ARLES
Le rendez-vous phare de l’été représente plus du quart des recettes touristiques de l’année.
Arles. Quelle que soit l’équipe municipale qui sortira des urnes le 28 juin prochain, l’été 2020 rimera pour la ville avec l’annulation des Rencontres de la photographie. Dès l’annonce le 28 avril dernier, les hôteliers et autres hébergeurs de la ville ont vu les réservations s’annuler les unes après autres surtout pour la semaine d’ouverture, grand rendez-vous annuel des professionnels, avec Paris Photo.
Certains, certes peu nombreux, ont toutefois maintenu leur séjour car Arles offre, en dehors des sites antiques, un joli panel de musées, de fondations et de galeries. L’offre artistique et culturelle sera-t-elle suffisamment attractive pour compenser, du moins en partie, la perte au niveau de l’économie locale induite par l’annulation des Rencontres ?
D’ores et déjà Christian Mourisard, président de l’Office de tourisme d’Arles, affirme que « le manque à gagner sera énorme » en renvoyant pour des chiffres plus précis à l’étude statistique menée par les Rencontres d’Arles. Depuis 2012, le festival mène en effet tous les deux ans une enquête poussée sur les visiteurs du festival et sur ce que leur séjour induit pour l’économie de la ville. La dernière en date de 2018 est riche en enseignements sur le poids de la manifestation dont le nombre de visiteurs ne cesse de s’accroître : 145 000 visiteurs en 2019 contre 72 000 en 2009.
Le premier de ses enseignements peut effectivement inquiéter les hôteliers, restaurateurs et autres commerçants d’Arles puisque 93 % des visiteurs du festival viennent spécifiquement pour les Rencontres, « la semaine d’ouverture concentrant 40 % de visiteurs internationaux », précise Aurélie de Lanlay, directrice adjointe du festival. « Hors semaine d’ouverture, ils représentent 15 %. Les 85 % restant sont constitués d’un tiers de visiteurs de la région, un tiers de l’Île-de-France et un tiers du reste de la France. »
L’autre donnée sur la durée du séjour du festivalier et le type de clientèle qu’il représente pour l’ensemble des commerces de la ville donne la mesure de leur importance : 50 % des visiteurs des Rencontres viennent pour une journée et durant cette journée génèrent 34 % de retombées économiques pour la ville (restaurants, achats divers…), l’autre moitié des festivaliers, au séjour de plus en plus long (4 nuitées aujourd’hui), en génére 66 %. En 2018, les douze semaines de festival ont ainsi rapporté 31 millions d’euros de revenus à l’économie locale. « La projection pour 2019 établit le niveau à 35 millions compte tenu du nombre plus élevé des festivaliers et une durée de séjour qui s’allonge d’une édition à une autre », estime Aurélie de Lanlay.
Autrement dit, l’annulation de l’édition 2020 fera perdre 35 millions cette année à Arles, soit un peu plus d’un quart des revenus générés annuellement par l’activité touristique, « 120 millions d’euros au total, montant équivalent au budget de fonctionnement de la ville », précise Christian Mourisard.
Dans la région, d’autres villes, cadres de festivals prestigieux, font également leur compte. L’annulation du festival d’Avignon qui devait se dérouler du 3 au 23 juillet pèsera lourd elle aussi compte tenu du poids économique des trois semaines du festival, évalué à 25-30 millions d’euros.
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L’annulation des Rencontres fait perdre 35 millions d’euros à Arles
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°548 du 19 juin 2020, avec le titre suivant : L’annulation des Rencontres fait perdre 35 millions d’euros à Arles