Gaëlle Choisne, lauréate du Prix Marcel Duchamp 2024

Le Prix Marcel Duchamp 2024 a été décerné à Gaëlle Choisne le 14 octobre. L’artiste plasticienne, photographe et sculptrice, va recevoir une dotation de 35 000 euros et expose L’Ère du Verseau, une installation immersive à l’occasion de l’exposition des finalistes au Centre Pompidou.

Actuellement en résidence à Poush, Gaëlle Choisne vit et travaille à Paris. Née en 1985 à Cherbourg, la jeune artiste d’origine haïtienne est passée par l’Académie des beaux-arts d’Amsterdam et par l’École des beaux-arts de Lyon. L’artiste associe un point de vue critique sur l’histoire coloniale à un imaginaire foisonnant. Elle s’inspire des traditions et des mythes de la culture créole, qu’elle revisite à travers des installations. Ses œuvres sont pensées comme des espaces de résistance, conçus avec des matériaux hétéroclites : des coquillages, des collages photos de familles noires, des déchets qu’elle récupère dans la rue et des cheveux associés à la notion de « racine », explique-t-elle. « En tant que femme noire, je ne crois pas avoir tout le temps des espaces dans lesquels je me sens en sécurité. Alors, je me crée mes propres espaces, mes safe spaces », explique-t-elle.

Gaëlle Choisne est lauréate du prix Aware 2021, qui récompense le travail de femmes artistes. Elle a réalisé de nombreuses expositions personnelles en France et à l’international. Elle est représentée par les galeries Air de Paris (Romainville) et Nicoletti Contemporary à Londres.

Les quatre finalistes du Prix Marcel Duchamp sont réunis pour une exposition au Centre Pompidou. Gaëlle Choisne expose L’Ère du Verseau, une installation immersive ésotérique mêlant vidéo et sculpture, aux côtés des œuvres d’Abdelkader Benchamma, Noémie Goudal et du duo Angela Detanico et Rafael Lain.

Le Prix Marcel Duchamp, créé en 2000 par Gilles Fuchs, président de l’ADIAF (Association pour la diffusion de l’art français) jusqu'en 2021 et dirigé depuis par Claude Bonnin, récompense des artistes plasticiens français déjà reconnus, sans restriction de médium. Le prix est organisé en partenariat avec le Musée national d’art moderne, qui consacre un espace de 650 m² aux quatre finalistes au Centre Pompidou depuis 2016. Avant cette date, seul le lauréat bénéficiait d’une exposition. En plus des 35 000 euros attribués au lauréat, une dotation de 40 000 euros de l’ADIAF finance la scénographie de l’exposition, soit 10 000 euros par artiste. Parmi les récents lauréats figurent Clément Cogitore (2018), Mimosa Echard (2022) et Tarik Kiswanson (2023),