Nomination - Prix

ART CONTEMPORAIN

Claude Bonnin succède à Gilles Fuchs à la tête de l’Adiaf

Par Anne-Cécile Sanchez · Le Journal des Arts

Le 3 février 2021 - 510 mots

PARIS

Il y a 27 ans, Gilles Fuchs créait l’Association pour la diffusion internationale de l’art français (Adiaf), puis, en l’an 2000, le prix Marcel-Duchamp, auquel son image et son action sont fortement attachées.

Claude Bonnin. © Cécile Muzard / Adiaf
Claude Bonnin.
© Cécile Muzard / Adiaf

Alors que l’Adiaf a organisé une cinquantaine d’expositions, dont une vingtaine à l’étranger, son président fondateur a annoncé le 29 janvier dernier passer la main à son successeur. Il s’agit de Claude Bonnin, vice-président exécutif depuis 2018 et élu président par le conseil d’administration.

Cet ingénieur de formation est devenu membre de l’Adiaf en 2013, quand il a pris sa retraite et quitté Prague, où il était en poste chez Saint-Gobain, pour rentrer en France. Sa passion pour l’art est cependant plus ancienne : le septuagénaire a fréquenté dès l’enfance les salles de ventes, dans lesquelles l’amenait son père, également collectionneur. D’abord attiré par le travail d’artistes d’après-guerre, tels que le peintre Olivier Debré et le sculpteur Robert Couturier, Claude Bonnin est venu à la création contemporaine en fréquentant les galeries. Parmi ses coups de cœur, qu’il partage avec son épouse Véronique : Lawrence Abu Hamdan, Laure Prouvost, Marguerite Humeau, ou Alicja Kwade, dont il a installé une sculpture dans le jardin de sa maison de Garches. Sa dernière acquisition est une œuvre de l’artiste mexicaine Teresa Margolles.

Les trois chantiers de l’Adiaf

Que va devenir l’Adiaf après le départ de son président fondateur ? Claude Bonnin estime que sa première mission consiste à établir la pérennité de l’association et de son prix. Cette institutionnalisation doit cependant s’accompagner d’un renouvellement des membres – aujourd’hui un peu moins de 400 – et des mécènes. Pour y parvenir, le nouveau président souhaite développer son réseau au-delà de la région parisienne. Les expositions organisées en partenariat avec un certain nombre de Frac dans le prolongement des vingt ans du prix Marcel-Duchamp pourraient, selon lui, aider à « construire des cellules provinciales ». Son deuxième objectif est de renforcer la présence de l’association à l’étranger, grâce à des ambassadeurs volontaires et engagés dans la promotion de la scène hexagonale. « Je veux des membres militants », affirme-t-il en écho à son prédécesseur.

Le troisième chantier auquel le président entend travailler concerne la communication et la visibilité de l’Adiaf. Celle-ci totalise près de 6 300 abonnés sur son compte Instagram, c’est 2 000 de mieux que celui lancé par la Société des auteurs dans les arts graphiques et plastiques (Adagp) pour promouvoir la scène française, mais cela reste nettement insuffisant selon Claude Bonnin, qui souhaite y remédier. Comment ? En s’appuyant sur des artistes jouissant d’une forte notoriété et en consultant des experts du référencement Internet.

Dans l’immédiat, la principale difficulté à surmonter est, en pleine pandémie, de recruter de nouveaux passionnés quand la convivialité des visites organisées dans les galeries, les ateliers, ou chez des collectionneurs, les dîners et autres pass VIP pour les foires et les salons semblent appartenir à un monde révolu. Ces précieuses contreparties sont en effet le principal atout de l’Adiaf, à laquelle un particulier peut adhérer à partir de 200 euros par an – 2 000 euros pour un mécène.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°560 du 5 février 2021, avec le titre suivant : Claude Bonnin succède à Gilles Fuchs à la tête de l’Adiaf

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