MADRID / ESPAGNE
L’artiste espagnol s’est éteint dans sa ville natale de Madrid, dimanche 14 octobre. Il était âgé de 81 ans.
Figure de proue de la Figuration narrative, Eduardo Arroyo s’est éteint à son domicile madrilène, victime du cancer. Considéré comme l’un des plus grands peintres espagnols de la seconde moitié du vingtième siècle, c’était un artiste engagé, éclectique et talentueux : caricaturiste, scénographe, auteur ou sculpteur.
Né le 26 février 1937, en pleine guerre civile espagnole, le jeune Eduardo se rêve tout d’abord journaliste et écrivain. Il effectue ses études au lycée français de Madrid, où ses premiers émois artistiques se nomment Rimbaud, Baudelaire ou Balzac. Mais la chappe du franquisme est trop lourde pour cet esprit indépendant et provocateur qui finit par s’exiler à l’âge de 21 ans, à Paris, en 1958.
Ces premières années d’artiste sont marquées par son amitié avec le peintre Paul Rebeyrolle. Puis il s’éloigne de lui pour se rapprocher de Gilles Aillaud et Antonio Recalcati, avec lesquels il collabore dans le milieu des années 60. Leur œuvre commune Vivre et laisser mourir ou la fin tragique de Marcel Duchamp, réalisée en 1965 à l’occasion d’une exposition sur la Figuration narrative, à la galerie Creuze, provoque un tollé et affirme aux yeux de tous, les convictions du jeune artiste.
Dès lors, provocation et esprit combatif animeront sans cesse cet amateur du noble art – il avait notamment publié, en 1982, une biographie du boxeur panaméen Panama Al Brown ; il avait également mis aux enchères sa collection de documents sur l’univers de la boxe en 2015, chez Piasa.
Artiste nomade, ses pérégrinations l’emmènent de la France à l’Italie - où il réside six ans de 1968 à 1974, avant de retrouver son Espagne natale quelques temps après la mort de Franco (1975). Il partageait son temps depuis entre la France et l’Espagne.
Dessinateur, écrivain, sculpteur, il s’essaie dès les années 1980 à la scénographie, avec par exemple « La vie est un songe », de Calderon de la Barca, en 1982, ou une adaptation de « Tristan et Iseut », de Richard Wagner, au Festival de Salzburg en 1999.
En 1982, il reçoit le Prix national des arts plastiques d’Espagne tandis qu’une rétrospective de son œuvre, « Eduardo Arroyo, 1962-1982, 20 ans de peinture » se déplace à travers l’Europe, notamment au Centre Pompidou. Deux ans plus tard, le Guggenheim de New York lui consacre également une exposition. Il publie en 2009, ses mémoires. La fondation Maeght avait, l’an passé, organisé une rétrospective de son œuvre. Il est représenté par la Galerie Louis Carré.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Disparition d’Eduardo Arroyo (1934-2018)
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €