PARIS
L'immeuble abritant l’Académie de la Grande Chaumière doit être mis en vente. Ses occupants craignent pour le futur des ateliers.
La nouvelle est tombée au cours de l'été : L'Académie de la Grande Chaumière sera mise aux enchères à la bougie le 16 octobre.
Au décès de leur propriétaire (un notaire à la retraite) en 2016, un ensemble d'immeubles du VIe arrondissement a été légué à la fondation des apprentis d'Auteuil, à l'association de prévoyance du notariat de France et à la fondation Notre Dame qui ont décidé de s'en défaire. Cette vente inquiète les occupants et les habitués de la Grande Chaumière -logé dans cet ensemble immobilier- située au 14-14 bis de la rue du même nom. « Nous pouvons craindre une éviction au terme de notre bail qui s'achèvera en juin 2021 », déplore Serge Zagdanski, qui a repris récemment la présidence de la société Académie Charpentier. Cette dernière est locataire et gestionnaire des ateliers libres et des salles de cours de la Grande Chaumière (l'immeuble accueille aussi une partie des locaux de l'Académie Charpentier, école privée d'arts appliqués déployée sur plusieurs sites). Le nouveau propriétaire pourrait décider de changer la destination de la Grande Chaumière qui est la sienne depuis le début du XXe siècle.
Depuis sa fondation en 1904, l'Académie de la Grande Chaumière a accueilli des ateliers d'enseignement, d'abord de peinture et de sculpture, puis essentiellement de peinture et de dessin. Sur la façade cossue, une plaque gravée rappelle les premières heures de l’établissement : « Les maîtres Antoine Bourdelle, André Ménard, Lucien Simon, Xavier Prinet, Castelucho ont enseigné ici. » Parmi les étudiants, ont gravité Alexander Calder, Alberto Giacometti, Tamara de Lempicka ou encore Louise Bourgeois. Au rez-de-chaussée, le « grand atelier » est resté dans son jus. La lumière filtre par la verrière et le vieux poêle qui chauffait autrefois la pièce est cerné par les chevalets et les tabourets. Chaque jour, face à des artistes pouvant payer leur présence à la journée, défilent des modèles vivants, personnages clefs de ce lieu qui fait la part belle à l'apprentissage du nu artistique.
Un collectif de défense, constitué de professeurs, de modèles et d'élèves, a été créé pour alerter des menaces qui pèsent sur le lieu. Une pétition a déjà rassemblé plus de 11 000 signatures. « Nous essayons de trouver un acquéreur qui s'engagerait à conserver les activités du lieu », déclare Serge Zagdanski, qui n'envisage pas lui-même d'acheter le lieu. Pour trouver la perle rare, le collectif espère obtenir un délai de la part des vendeurs. « Le 12 septembre, nous avons envoyé un courrier recommandé aux propriétaires leur demandant de sursoir à la vente », indique Serge Zagdanski. Des premiers contacts ont également été pris avec la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) d'Ile-de-France afin d'obtenir que le lieu soit protégé au titre des Monuments Historiques.
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Inquiétudes pour la Grande Chaumière à Paris
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