Qu’ils choisissent d’étudier l’art en Belgique, en Suisse ou à Monaco, les étudiants français trouvent chez nos voisins francophones des formations de qualité, accessibles et ouvertes sur l’Europe.
Chaque année, ils sont des milliers de jeunes à franchir les frontières de l’Hexagone pour se former à l’art dans un contexte francophone. En 2017, les Français représentaient un tiers des inscrits des Écoles supérieures d’art (ESA) belges, un chiffre assez stable sur ces dernières années. Dans la filière des arts plastiques, en 2017-2018, ils étaient 39 % dans les formations bacheliers (équivalent de la licence) et 34,4 % dans les filières master. Si l’ESA Saint-Luc, à Bruxelles, se situe à 30 %, proche de la moyenne nationale, la proportion de Français dans la filière bande dessinée est de 50 %. Elle monte à plus de 50 % des étudiants inscrits dans les dix-huit départements de l’École nationale supérieure des arts visuels (ENSAV) de La Cambre, voire à 70 % à l’École de recherche graphique (ERG) à Bruxelles, rattachée au réseau Saint-Luc. En Suisse, en 2018-2019, la proportion d’étudiants français s’élève à 19 % à l’École cantonale des arts de Lausanne (ECAL) et à 28 % pour la Haute École d’art et design (HEAD) de Genève. À l’ECAL, les formations les plus suivies par nos compatriotes sont le design industriel et le design graphique, ainsi que la photographie. Pour la HEAD, ce sont les masters Design produit et Communication visuelle, avec respectivement 43 % et 45 % de Français inscrits. Au Pavillon Bosio de Monaco, 90 % des étudiants viennent de l’Hexagone, la majorité d’entre eux étant issus du grand Sud.
Outre une forte tradition artistique et une scène contemporaine développée, nos voisins francophones offrent des formations artistiques reconnues, et cela dans de nombreuses spécialités. En Belgique, sur les seize écoles d’art de Wallonie, les filières liées au graphisme, à la bande dessinée, au spectacle vivant et aux arts appliqués sont particulièrement prisées. « En France, la plupart des écoles supérieures en art proposent un programme d’études génériques alors que nos établissements offrent uniquement des programmes spécifiques », analyse Christophe Alix, le directeur de l’École supérieure des arts de l’image Le Septantecinq, à Bruxelles. « Les étudiants français viennent souvent chez nous pour suivre un bachelor dans l’une de nos quatre spécialisations. Ils ont le choix entre photographie, graphisme, images plurielles imprimées et peinture. » Le directeur du Septantecinq prend l’exemple de l’attractivité du département photographie, « qui détient un des plus grands laboratoires argentiques d’Europe et accueille les étudiants avec une formation uniquement en argentique sur la première année de leur cursus ».
En ce qui concerne la Suisse, il existe une forte tradition en matière de graphisme et de design, mais également dans le domaine de la photographie, avec des établissements comme l’École cantonale d’art de Lausanne (ECAL) ou le Centre d’enseignement professionnel (CEPV) de Vevey à l’orientation plutôt technique. Parmi les autres établissements helvétiques, citons encore la Haute École d’art et de design de Genève (HEAD) et la Haute École des arts de Berne (HKB) qui met l’accent sur la recherche et l’interdisciplinarité. Dans la Principauté de Monaco, le Pavillon Bosio a misé sur un enseignement qui croise l’art et la scénographie avec des partenariats noués notamment avec la compagnie des Ballets de Monte-Carlo, l’Opéra ou le Printemps des arts.
Les jeunes Français qui passent les frontières ont souvent une première expérience d’études dans l’Hexagone. Après deux années à l’École nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d’art, dite Olivier de Serres à Paris, Marine Fondin a choisi de s’expatrier. « Lors de mes études à l’ENSAAMA, j’ai trouvé le mode d’enseignement trop scolaire et j’ai voulu partir à l’étranger », raconte l’étudiante, aujourd’hui inscrite en deuxième année de design industriel à l’École cantonale de Lausanne (ECAL). « Mon niveau d’anglais étant peu élevé, je me suis rabattue sur les pays francophones. L’ECAL était mon premier choix car elle m’était accessible financièrement en comparaison du Canada où certaines formations atteignent 20 000 euros l’année », raconte l’étudiante.
De son côté, après avoir échoué à l’entrée de plusieurs écoles en France, Camille Lavier, jeune artiste spécialisée dans la sculpture, hésitait entre la Villa Arson à Nice et La Cambre à Bruxelles. « Mon choix s’est finalement porté sur La Cambre, car la Villa Arson et Nice me semblaient plus isolés et moins propices pour débuter mes études. » La jeune diplômée reconnaît avoir été aussi sensible à un mode de recrutement différent de celui qu’elle avait connu en France. « Durant la sélection, les candidats sont invités à réaliser une production en quelques jours, raconte Camille. J’ai été séduite par le fait de tout prouver sur le moment plutôt que devoir défendre artistiquement un dossier. » Pour bon nombre d’étudiants confrontés à la sélection des écoles françaises, les établissements francophones des pays voisins peuvent donc constituer une sérieuse alternative.
Car pour intégrer une grande école d’art française, la sélection est drastique : 3 % d’admis aux Arts décoratifs, 7 % à l’École nationale supérieure de création industrielle, 8 % aux Beaux-Arts de Paris, et 15 % aux Beaux-Arts de Nantes Saint-Nazaire. Et les deux tiers des 2 400 étudiants inscrits en première année d’une école artistique sont passés par une classe préparatoire, selon l’enquête diffusée lors du colloque « Becoming an artist », à l’école des beaux-arts de Nantes en mars 2019. Bien des jeunes ont échoué dans ce parcours du combattant et ne se retrouvent pas dans ce processus formaté.
Pour contrecarrer la logique d’une épreuve orale de sélection qui peut être très inhibante, l’ENSAV La Cambre privilégie une démarche plus immersive. Outre deux épreuves écrites (dessin et dissertation sur un thème culturel), la sélection d’entrée repose sur un mélange d’épreuves pratiques et d’entretien au sein d’un atelier. « Il n’y a pas de présélection sur dossier et le portfolio n’est pas central, au contraire, d’autant que les dossiers issus de prépas se ressemblent beaucoup », explique Godelieve Vandamme, coordinatrice qualité à l’ENSAV La Cambre. Une grande partie du processus de sélection repose sur l’atelier d’une semaine. Chaque responsable d’atelier (sculpture, dessin, mode…) travaille et échange avec un groupe de candidats. Ce temps partagé permet d’apprendre à se connaître et de vérifier l’aptitude des jeunes à embrasser ce type d’études. « Il s’agit de valoriser l’atelier comme lieu de vie et aussi de faire émerger des personnalités », poursuit Godelieve Vandamme. Selon la responsable qualité de l’école, la sélection à l’entrée de l’ENSAV La Cambre varie de 25 % à 30 %, loin des taux d’admission des grandes écoles françaises.
En comparaison avec le système français, la pédagogie par projet et le travail collaboratif constituent l’un des points forts des études dans les pays francophones voisins. À La Cambre, Camille Lavier a apprécié l’enseignement basé sur la pratique très régulière dans l’atelier, et la possibilité de confronter ses travaux à ceux des autres étudiants. Inspirée du modèle du Bauhaus, La Cambre a été fondée dans les années 1920, une période de turbulence marquée par les avant-gardes. Un siècle après, l’établissement garde dans son ADN cette histoire anti-académique. De façon plus globale, les jeunes Français insistent sur le sentiment d’une grande liberté pour expérimenter des choses, et sur des études moins formatées. Terminant cette année son master en Arts textiles à l’Académie royale des beaux-arts de Bruxelles, Esther Babulik a elle aussi apprécié cette grande autonomie, dont la contrepartie peut être un manque d’accompagnement.
Sortie diplômée de l’ECAL en 2017, la photographe Angélique Stehli se rappelle un rythme de vie très intense durant ces cinq années d’études. « Nous avions des projets d’une semaine, d’un semestre ou d’une année, raconte la jeune artiste. Et le panel était large : des projets mode aux projets documentaire, de la théorie à la vidéo et la 3D, en passant par la création d’un livre ou d’un magazine, les collaborations avec des grandes maisons comme BMW ou Pierre Hardy mais aussi avec des artistes. » « En comparaison de la France, où beaucoup de projets d’études restent sur papier, les projets sont plus concrets et réalisables, souligne Marine Fondin, en deuxième année de Design industriel dans ce même établissement de Lausanne. La production de prototypes est obligatoire et indispensable, ce qui nous permet tout de suite de nous rendre compte si le projet peut être concrétisé ou non. Ceci est rendu possible grâce à l’atelier et aux outils mis à notre disposition. » L’organisation est également au cordeau : avant même la rentrée scolaire, Marine avait reçu son emploi du temps et connaissait ses dates de rendu pour l’année ! Autre avantage : l’accès à l’intranet de l’école, qui permet de réserver directement le matériel ou de rechercher des informations.
Mais c’est aussi dans l’évaluation que l’enseignement se distingue. « Pour son projet de fin d’études, il faut rendre un mémoire écrit mais qui n’a pas une forme prescrite à l’avance, explique Lysianne Lechot Hirt, responsable de la coordination de la Haute École d’art et design (HEAD) à Genève. En fonction des projets des étudiants, certains vont rédiger une dissertation très académique, quand d’autres produiront des essais plus fragmentaires ou très visuels. » Lysianne Lechot Hirt insiste également sur le grand brassage auquel est confronté en permanence chaque étudiant : « Notre établissement compte 720 élèves au total pour 130 permanents et environ un millier d’intervenants extérieurs. Ces derniers peuvent venir pour une lecture de deux heures ou pour un workshop de quelques jours, mais la plupart sont étrangers. Du coup, les étudiants sont en contact permanent avec une grande variété d’intervenants. »
Bénéficiant d’une position au cœur géographique de l’Europe, la Belgique comme la Suisse offrent de fait l’avantage de sociétés plurilingues marquées par l’ouverture culturelle. « Malgré un réel manque de moyens, la forte internationalisation de nos écoles est naturelle », analyse Kevin Guillaume, directeur des relations internationales de l’Académie de recherche et d’enseignement supérieur (ARES) de la fédération Wallonie-Bruxelles. « Cette dimension ne se reflète pas uniquement dans la population étudiante mais aussi dans la diversité des professeurs et artistes, la multiplicité des partenariats, l’engagement dans de multiples réseaux internationaux ou les projets menés avec les partenaires du Sud. »
Si le coût de la vie constitue un critère de choix important quand on décide de s’expatrier pour ses études, la situation est très contrastée entre la Belgique et la Suisse. En matière de frais de scolarité à l’ENSAV La Cambre, le minerval s’établit de 350 à 454 euros l’année, et à Saint-Luc, il est de 451,76 à 715,90 euros l’année, les étudiants de l’Union européenne payant les mêmes tarifs que leurs homologues belges. Les frais sont plus élevés dans les établissements suisses : 1 935 francs suisses (soit environ 1 800 euros) l’année pour un bachelor ou un master à l’ECAL et 1 150 francs suisses (soit environ 1 055 euros) par an à la HEAD, des tarifs qui restent raisonnables comparativement aux frais de l’enseignement privé français. C’est surtout sur le coût de la vie que la différence est forte entre les deux pays. À Bruxelles, les loyers sont très abordables, on peut se loger à partir de 350 euros mensuels pour un studio de 25 m2, bien loin des prix des grandes villes françaises. Il existe par ailleurs le système des kots, des logements communautaires pour les étudiants, proposés dans la plupart des villes universitaires.
La situation est en revanche bien moins favorable pour ceux qui choisissent la Suisse. « L’accession au logement est la partie la plus complexe pour les étrangers », confie Marine, l’étudiante de l’ECAL. « Beaucoup de garanties sont demandées, qui nécessitent d’avoir un garant habitant en Suisse. Ma solution a été de prendre une sous-location qui est autorisée en Suisse et où toutes les garanties sont portées par le locataire suisse. Le coût du logement à Renens, dans la partie ouest de Lausanne, est à peu près équivalent à celui d’un loyer parisien », précise la jeune Française. Mais compte tenu du rythme très soutenu de sa formation, l’étudiante n’a pas le temps de travailler en parallèle. Ce sont donc ses parents qui financent ses études.
Durant ces cinq années passées à Lausanne, la photographe Angélique Stehli a également été soutenue financièrement par son père, qui a dû faire un prêt pour ses études. Elle travaillait aussi deux soirs par semaine dans la restauration. « Après ma première année d’études, j’ai pu intégrer une association qui soutient les jeunes en formation et les autodidactes en nous logeant pour 100 euros par mois. Je bénéficiais aussi d’un atelier pour 30 euros mensuels. Avec le salaire minimum de 21 euros de l’heure, j’ai donc pu rapidement me consacrer à ma production artistique. » Les établissements peuvent aussi proposer des bourses, comme celle de la Fondation Hans Wilsdorf pour les étudiants de la HEAD Genève.
Après leurs études, que deviennent ces jeunes artistes expatriés ? En l’absence d’enquêtes de suivi menées par les établissements, il est difficile d’avoir une vision très précise de leur insertion. Mais il semble bien que ce choix d’études soit les prémices d’un parcours plus européen ou international. L’une des options consiste à prolonger ses études sur place pour obtenir un diplôme supérieur, par exemple un doctorat. Cela peut nécessiter de quitter un enseignement strictement francophone pour des diplômes délivrés en anglais, voire de rejoindre les Pays-Bas ou l’Allemagne, qui offrent aussi de très bons post-diplômes en arts et design. À Gand, l’Institut supérieur des beaux-arts (HISK) propose un troisième cycle en arts visuels durant deux années. Pour les vingt-quatre jeunes artistes sélectionnés, l’accent est mis sur la pratique individuelle et les contacts étroits avec des artistes, curateurs, critiques et scientifiques. C’est l’occasion d’un brassage artistique et culturel : les 269 lauréats sont de 45 nationalités différentes. Parmi la quinzaine d’artistes français ayant suivi ce troisième cycle, plusieurs sont restés en Belgique.
Les bourses, prix et résidences artistiques constituent une autre option pour ceux qui veulent s’établir. La fédération Wallonie-Bruxelles a recensé près d’une cinquantaine de résidences dans différents champs artistiques. Une opportunité dont a pu bénéficier Sixtine Jacquart, diplômée de La Cambre en 2012. Un an après l’obtention de son master, la jeune diplômée crée son propre atelier à Bruxelles. En 2018, elle décroche le prix de la jeune céramique organisé par le centre Keramis de La Louvière. Ce prix lui a permis de séjourner sept semaines durant l’été dans cette ancienne faïencerie industrielle et de pouvoir produire des pièces pour son exposition monographique. La jeune céramiste a aussi pu travailler en collaboration avec le lithographe Bruno Robbe pour créer une série de lithographies exposées en parallèle de ses œuvres en céramique.
En Belgique, bon nombre de jeunes diplômés s’établissent à Bruxelles, où ils peuvent continuer à bénéficier de loyers attractifs et d’un réseau artistique dense et diversifié. Car quel que soit le pays d’accueil, le fait de s’immerger plusieurs années sur un territoire artistique permet de tisser un réseau professionnel qui peut s’avérer déterminant. « Durant le cycle d’études, on fait tellement de workshops et de collaborations que cela nous donne des contacts et nous ouvre des champs de possibilités pour le futur, atteste Angélique Stehli. L’été qui a suivi mon diplôme, j’ai postulé pour de nombreux prix, bourses et festivals, et j’ai gagné plein de choses. » « Beaucoup de nos anciens diplômés en art s’établissent dans la région genevoise, confirme Lysianne Lechot Hirt, qui fait valoir un grand nombre de soutiens financiers pour les jeunes artistes. S’ils sont résidents chez nous depuis au moins quatre ans, les Français peuvent postuler à tous ces prix. »
L’enjeu pour les jeunes plasticiens est finalement de réussir à mener de front leur production personnelle avec un financement ou un travail rémunéré. Certains ont l’opportunité d’enseigner dans les établissements où ils ont été formés. Surtout, expérimenter une vie en autonomie au-delà de ses frontières peut constituer un déclencheur. Avec, à la clé, l’envie de poursuivre son horizon artistique à l’étranger et de tracer sa route en toute liberté.
« J’avais candidaté à plusieurs concours d’écoles en France, mais mon dossier scolaire n’étant pas assez bon, je faisais face à différents refus. En tant qu’étudiante indépendante, j’ai choisi Bruxelles car je pouvais trouver des loyers abordables et des jobs facilement, avec des frais de scolarité similaires à la France. Ma formation en sculpture auprès de Johan Muyle était géniale. Dès le début, c’était très concret : les étudiants organisent une exposition ou y participent, montrent, accrochent leur travail auprès d’autres dans différents lieux, avec un retour de professionnels de l’art chaque année. C’était intense mais très productif. Dans mon atelier, l’accent était mis sur la pratique et l’expérience, sur la confrontation de son propre travail avec d’autres. Choisir d’étudier en Belgique m’a ouvert plus de perspectives que si j’étais restée en France, car c’est un pays où la culture est importante et il existe de nombreuses galeries à Bruxelles. Et puis, avec la proximité de l’Angleterre, de l’Allemagne, de la Hollande et de la France, les opportunités d’exposer sont riches ! »
Camille Lavier, artiste visuelle, diplômée en 2019 de l’ENSAV La Cambreà Bruxelles
« Après avoir étudié et travaillé dans la mode, je désirais reprendre mes études. J’étais plus sûre de mes choix artistiques et je me sentais prête pour les Beaux-Arts. Ceux de Bruxelles offraient une section en Arts textiles, ce qui est plutôt rare. Dans cette école, les élèves ont beaucoup de liberté et sont moins “formatés” que dans les “prestigieuses” écoles parisiennes. Nous sommes autonomes, nous composons notre emploi du temps et pouvons venir à l’atelier quand nous voulons. Peu importent les choix que nous faisons, les professeurs ne les remettent pas en question. Par contre, il y a peu de suivi. En dehors de deux jurys dans l’année, nous nous débrouillons. Et même si nous pouvons choisir des cours pour découvrir d’autres ateliers, il n’y a pas assez de dialogue entre les sections. Après mon diplôme, je projette de postuler à des résidences en Belgique mais aussi à l’étranger. Sortir de Paris pour aller à Bruxelles m’a permis de m’ouvrir aux autres pays d’Europe. »
Esther Babulik, étudiante à l’Académie royale des beaux-arts de Bruxelles
Avec 90 % de Français parmi ses élèves, le Pavillon Bosio, l’École supérieure d’arts plastiques de Monaco, fait presque figure d’école hexagonale. « En dehors des aspects administratifs, je n’ai jamais eu réellement l’impression d’être à l’étranger », témoigne Mona Barbagli diplômée en 2017. D’ailleurs, suite à un accord bilatéral, l’école est habilitée depuis 2004 à délivrer les diplômes de l’enseignement supérieur français, le diplôme national d’art (bac + 3) et le diplôme national supérieur expression plastique (à bac + 5). La spécificité de l’établissement monégasque réside dans son enseignement en art et scénographie. Ce dernier « est orienté autour de deux grands axes, précise l’administratrice, Marie-Hélène Savigneux, l’un porte sur le spectacle et l’art vivant, l’autre sur la scénographie d’exposition ». Cette spécialité a été l’un des éléments déterminants dans le choix de Mona. « Même si je ne me destinais pas à devenir scénographe, l’apprentissage artistique de ce point de vue scénographique me semblait essentiel pour mon futur métier d’artiste », explique l’étudiante française qui poursuit ses études à l’école des beaux-arts de Nantes. Quant aux frais de scolarité, de 680 euros l’année pour les ressortissants de l’Union européenne, ils se situent dans la fourchette des prix pratiqués en France.
Angélique Stehli : "La pression est constante"« J’ai choisi l’ECAL car je n’avais pas les moyens d’intégrer une université américaine comme UCLA ou Rhode Island School of Design qui étaient mes premiers choix. En France, je ne trouvais pas d’école correspondant à mes attentes et les prix dans le privé étaient assez élevés. Mon père, journaliste spécialisé dans la culture, m’emmenait visiter beaucoup d’expositions et l’ECAL était très souvent mentionnée. L’école m’a beaucoup apporté. La pression est constante. Par exemple, on nous donne huit sujets à réaliser en quatre mois mais on doit se débrouiller. Les enseignants se penchent davantage sur notre créativité. Mais la plupart des personnes de ma promotion avaient suivi une formation technique d’un ou deux ans avant d’intégrer l’ECAL. L’école m’a donné une rigueur et les outils pour être ce que je voulais. En sortant des études, la qualité de notre portfolio est quasi irréprochable et incomparable aux portfolios de camarades formés aux États-Unis ou en France. »
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Étudier l’art en Europe… et en français
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Informations sur les écoles en Belgique : www.bruxelles-j.be/etudier-se-former/enseignement-superieur/les-ecoles-superieures-des-arts
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°729 du 1 décembre 2019, avec le titre suivant : Étudier l’art en Europe… et en français