Le ministère de la Culture confirme l’offre abondante de festivals organisés partout en France depuis les années 1980.
France. La nécessité de calculer l’impact de leur annulation pendant la pandémie de Covid-19 et la polémique récente relative aux Jeux olympiques 2024 ont mis en lumière le manque de données solides sur les festivals en France. Pourtant l’émergence de ces manifestations n’est pas récente. Leur développement date des années 1980, expliquent les statisticiens du ministère de la Culture qui viennent de publier une note sur le sujet. Les festivals historiques sont même bien antérieurs : le Festival de Cannes date de 1939, celui d’Avignon de 1947 tandis que les Rencontres photographiques d’Arles ont été créées en 1970.
Cette première étude a le mérite de donner une volumétrie, sans pour autant catégoriser les festivals en fonction de leur importance. Il y aurait ainsi eu 7 300 festivals en 2019 – désormais année de référence avant le Covid-19 –, un chiffre qui additionne les grands festivals de musique comme les Vieilles Charrues, en Bretagne, ou les Eurockéennes de Belfort, qualifiés par les auteurs de « véritables machines économiques » et les fêtes de village. Les festivals de musique sont les plus représentés (44 %) et mêmes majoritaires si l’on ajoute le spectacle vivant (danse, théâtre, soit 22 %). Les salons du livre arrivent en troisième position, suivis du cinéma (9 %) et des arts visuels, comme les Rencontres d’Arles (5 %). Les festivals de musique et de spectacle vivant sont les mieux représentés, mais aussi les mieux organisés : la fédération France Festivals rassemble 80 manifestations. Plusieurs appartiennent désormais à de grands groupes privés français et internationaux, signe de leur importance dans la nouvelle économie de la musique.
Des festivals dans tous les territoires français
La géographie des festivals épouse partiellement la séparation entre le nord et le sud de la Loire, avec un nombre plus important de manifestations au sud, particulièrement dans les Bouches-du-Rhône où se tiennent 305 festivals, soit plus qu’à Paris, mais de peu (298). Comme on s’y attend, 38 % des festivals se tiennent en été, au point que les auteurs parlent de saturation dans l’arc méditerranéen, tout en questionnant les futures conditions d’organisation des festivals du sud en raison de la montée inexorable des températures.
Mais au fond, le plus inédit dans l’enquête est la confirmation du développement des festivals partout en France : les métropoles, le périurbain et les régions rurales se partagent à peu près à parts égales le nombre de festivals. Les villes ont bien compris l’importance des festivals pour leur rayonnement et leur attractivité auprès des touristes, mais aussi des citadins qui veulent quitter les grandes villes sans trop sacrifier leur consommation culturelle. Et avec les politiques de décentralisation qui se sont accélérées à partir des années 1980 et, dans une moindre mesure, la légitimité apportée par Jack Lang pour l’événementiel, elles s’en sont donné les moyens. Ce n’est pas un hasard si la plupart des festivals comportent le nom de la ville qui les accueille. Mais lorsque le Covid-19 empêche ces manifestations de se tenir ou que les JO 2024 limitent l’emploi des forces de police pour sécuriser les grands événements, voire entraîner leur annulation, la charge pour les budgets communaux s’envole.
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Une première cartographie des festivals
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°606 du 3 mars 2023, avec le titre suivant : Une première cartographie des festivals