Six mille vols par an

Mais elle vient en tête si l’on ne prend en compte que le mobilier ancien. "La cote du patrimoine a explosé à partir des années soixante. Jusque-là, les propriétaires vendaient les meubles pour mieux gérer les terres et les bois", constate Geneviève de Fleurieu, de SOS Œuvres d’art. Les trois quarts de ces vols concernent des particuliers. Par contre, les vols dans les musées, une quarantaine en 1995, ont diminué après les cambriolages retentissants des années 1989 et 1990. Les œuvres prestigieuses sont en effet difficiles à écouler par les receleurs dès lors que le méfait a été médiatisé. Les objets d’art volés aujourd’hui appartiennent principalement à la petite et moyenne antiquité, avec pour caractéristique de ne pas être exceptionnels et d’exister en plusieurs exemplaires, ce qui facilite leur vente. Le Centre de documentation et d’information de l’assurance estime à environ 1 million le nombre de familles françaises possédant des objets de valeur. Les régions les plus touchées sont notamment celles où le patrimoine artistique des particuliers est le plus riche, dans les Pays-de-Loire ou en Bourgogne par exemple. Les propriétaires de châteaux sont souvent victimes de bandes organisées. "Nous avons constaté des vols aux modalités identiques : une grande rapidité d’exécution – le vol ne dure que quelques minutes –, une attaque menée de nuit et des cibles qui sont souvent des objets en bronze (pendules, candélabres, statuettes), remarque Geneviève de Fleurieu. Même des gens présents dans la maison au moment du cambriolage ne peuvent pas faire grand-chose", ajoute-t-elle.