LYON
Le Musée urbain Tony Garnier à Lyon, qui vient d'être privé d'une subvention de la région, s'est inquiété jeudi d'un risque fermeture dès « fin juin », a-t-on appris de sources concordantes.
« C'est le coup de grâce », estime la directrice du musée, Catherine Chambon, après avoir reçu un courrier de la région il y a « 48 heures » l'informant qu'une subvention de 35 000 euros, attendue « pour l'exercice en cours », ne lui serait pas versée. Malgré la crise sanitaire, dont le musée s'est sorti « correctement » grâce aux diverses aides, le « chiffre d'affaires d'activité est remonté depuis janvier plus haut qu'avant le Covid », se félicite-t-elle.
La région a confirmé à l'AFP la « non-reconduction » de sa subvention au musée Tony Garnier, situé dans le 8e arrondissement de Lyon, faisant valoir un « rééquilibrage en direction de territoires où l'offre culturelle est moins importante que dans les grandes métropoles d'Auvergne-Rhône-Alpes ». « La Région entend consacrer une partie plus importante de son budget culture pour favoriser les initiatives et les projets auprès des habitants éloignés des grandes institutions culturelles », ajoute-t-on, en évoquant des « festivals portés par de petites associations ».
Le musée se situe au coeur de la Cité jardin, dite Cité des États-Unis ou Cité Tony Garnier, construite entre 1921 et 1933. Premier ensemble d'Habitations à Bon Marché, elle compte quelque 1 500 logements répartis en douze îlots. Labellisé « Patrimoine remarquable », le musée qui s'apprête à fêter ses 30 ans assure recevoir chaque année 35.000 à 50 000 visiteurs.
La Région, en supprimant sa subvention, « le condamne, de fait, à la fermeture le mois prochain et à licencier ses salariés », a réagi dans un communiqué Sarah Peillon (LREM), candidate aux élections législatives dans la 3e circonscription où se situe le musée. Mme Peillon accuse le président LR de la région, Laurent Wauquiez, de « sacrifier, pour une somme dérisoire au regard du budget régional, un musée ancré dans son territoire et son histoire, mais qui rayonne bien au-delà ».
D'autres acteurs culturels lyonnais comme l'Opéra ou la Villa Gillet sont concernés par ce coup de rabot de la région, annoncé fin avril. Le maire EELV de Lyon, Grégory Doucet, avait alors dénoncé sur Twitter des « coupes budgétaires brutales » de la région Auvergne-Rhône-Alpes, « sans concertation avec les partenaires » et qui « mettent sérieusement en péril plusieurs institutions lyonnaises déjà fortement impactées par la crise sanitaire ».
Cet article a été publié par l'AFP le 12 mai 2022.
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Privé de subvention régionale, le musée Tony Garnier à Lyon craint une fermeture
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