LYON
Il ne bénéficierait plus des 35 000 € que lui verse annuellement la Région, ce qui risque selon lui d’entraîner sa fermeture.
Après l’avoir supprimée puis rétablie en 2022, la Région Auvergne-Rhône-Alpes annonce finalement ne pas reconduire la subvention de 35 000 € qu’elle verse chaque année au Musée urbain Tony Garnier. Informée de cette décision par courrier à la fin janvier, l’équipe du musée a réagi dans un communiqué le 2 avril, exprimant « son indignation » et son inquiétude vis-à-vis de l’avenir de l’institution.
La Région justifie son désengagement par le fait que le musée aurait un « rayonnement à l’échelle d’un quartier » plutôt qu’une portée régionale. Une explication « totalement incompréhensible » pour le musée. « 80 % de nos publics sont originaires de la Région et notre dernière exposition portait sur cinq sites architecturaux remarquables en Auvergne-Rhône-Alpes » a-t-il objecté.
Le musée aurait depuis relancé la Région à deux reprises, sans obtenir ni de réponse de son président Laurent Wauquiez, ni de la vice-présidente à la culture Sophie Rotkopf. « Nous avons juste eu une réponse nous disant que notre retour avait été transmis aux services, et depuis plus rien » précise Cécile Capelle, la directrice du musée, à Lyon Capitale.
Si la suppression de la subvention est bel et bien confirmée, le musée affirme risquer la fermeture définitive. Il reçoit un versement annuel de 90 000 € de la Ville de Lyon et quelques financements d’investissement ponctuels, mais ces seules subventions ne se suffiraient pas à assurer le financement du fonctionnement du musée, fragilisé par la pandémie et la restructuration complète de son équipe en 2022. « Cette baisse signifie la suppression d’un poste, or on tient déjà le musée à bout de bras. Son arrêt compromet donc la viabilité même du musée » explique Cécile Capelle.
Les services de la Région ont indiqué avoir demandé une analyse financière du musée et qu’« à ce stade, aucune décision n’a été prise ». Elle devrait être officialisée lors de la prochaine commission permanente, le 17 mai prochain.
Ce désengagement s’inscrit dans une politique plus vaste de « rééquilibrage territorial » menée par la Région Auvergne Rhône-Alpes depuis 2022, qui se traduit par des coupes budgétaires de plus de 4 millions d’euros ciblant une centaine d’institutions culturelles dans les métropoles. Leurs subventions ont été réduites voire supprimées, à l’instar de celle du Théâtre Nouvelle Génération de Lyon (retirée en 2023) et celle du Festival du court-métrage de Clermont-Ferrand (divisée par deux en 2023).
Le Musée urbain Tony Garnier est installé dans la cité des États-Unis à Lyon (8e arrondissement), un quartier de plus de 1 500 logements construit par l’architecte lyonnais Tony Garnier entre 1920 et 1933. À l’occasion d’une réhabilitation en 1988, vingt-cinq fresques monumentales ont été réalisées sur les murs des immeubles. Fondé en 1992 et labellisé « patrimoine du XXe siècle » en 2003, le musée associatif propose un parcours à ciel ouvert du quartier et possède également un appartement des années 1930 ouvert à la visite, un espace d’exposition de 300 m² et un Centre d’interprétation urbain.
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Lyon, le Musée Tony Garnier risque de perdre sa subvention régionale
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