NANTES
La maire de Nantes Johanna Rolland a annoncé mardi l'abandon de son projet culturel d'Arbre aux hérons, une installation dont le coût évalué à 80 millions d'euros, ne répondait plus au « contexte d'urgence sociale et écologique ».
« J'ai décidé de mettre un terme à ce projet dans le contexte d'urgence sociale et écologique que nous connaissons », a déclaré la maire socialiste en conférence de presse. L'édile a mis en avant le renchérissement de son coût de construction, passé en un an de 52,4 à 80,4 millions d'euros, pour des raisons techniques, d'inflation et de hausse du coût des matières premières. « 80 millions d'euros, c'est trop pour les Nantais », a ajouté Mme Rolland, précisant faire « le choix de la raison et de la responsabilité ».
Porté par la compagnie La Machine, créatrice du Grand éléphant emblématique de la ville, cette installation monumentale prenant la forme d'un arbre en acier aux branches végétalisées devait prendre place sur le site de la carrière Misery, face à la Loire, non loin du centre ville. Haut de 35 mètres et de 50 mètres de diamètre, le projet avait été imaginé en 2002 par les fondateurs de La Machine, Pierre Orefice et François Delarozière, qui ont été « personnellement informés » de son arrêt.
Officialisé en juillet 2021, il devait être financé en trois tiers par la métropole de Nantes, des partenaires publics et des entreprises privées. Or, selon Mme Rolland, la donne a changé sur le plan juridique. Alors que la métropole prévoyait d'octroyer un marché unique à la compagnie La Machine au titre de la création d'une œuvre d'art, la préfecture a demandé fin août que la métropole réalise plusieurs marchés publics, renchérissant son coût de 13 millions d'euros.
Repoussé à 2027, ce projet était contesté de longue date par les élus écologistes de Nantes, membres de la majorité municipale. Julie Laernoës, députée de Loire-Atlantique et ex-tête de liste des écologistes nantais, a salué cet abandon : « Son coût faramineux, son montage financier bancal et sa vision obsolète de la culture ont eu raison de lui ».
Selon la métropole nantaise, 8,5 millions d'euros ont déjà été engagés sur ce projet : 4,3 millions pour des études techniques et 4 millions d'euros pour la réalisation du bestiaire articulé installé sur le manège (héron, oiseaux, caméléon, paresseux...). En lieu et place, la maire précise que le Jardin extraordinaire, un jardin public attenant, sera agrandi.
Cet article a été publié par l'AFP le 15 septembre 2022.
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Nantes abandonne un projet culturel de 80 millions d'euros face à « l'urgence sociale et écologique »
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