LONDRES / ROYAUME-UNI
Le plafonnement temporaire annoncé des prix de l’énergie est salué mais reste insuffisant pour le secteur culturel.
Le nouveau gouvernement britannique de Liz Truss a annoncé mercredi 21 septembre un plafonnement des prix du gaz et de l’électricité pour une durée de six mois. Très attendue par les musées qui en avaient grandement besoin, cette mesure dont le coût est estimé à plusieurs dizaines de milliards de livres pour le budget britannique, réduira de moitié leurs dépenses d’énergie prévues pour cet hiver.
Celles-ci atteindront toutefois le double de celles de l'année dernière à la même époque. S’ajoutent en effet à l'augmentation des prix de l'énergie, les conséquences de l'inflation sur le prix des matériaux, du transport et de la main-d'œuvre.
Les musées doivent également prendre en compte des dépenses spécifiques parfois très gourmandes en énergie comme celles liées à la conservation des collections. Même si beaucoup d’entre eux ont déjà depuis plusieurs années amélioré leur efficacité énergétique, par exemple en adoptant l'éclairage LED comme l’a fait la Tate, ou en modernisant leurs installations. La régulation de la température dans les salles, très coûteuse, peut également être adaptée en fonctions des œuvres conservées qui n’ont pas toutes besoin d’une hydrométrie et d’une température stables.
Mais les professionnels du secteur restent dans l’incertitude. Si les plafonds gouvernementaux s’appliquent aux nouveaux contrats à partir du 1er octobre, et depuis avril pour les contrats fixes, ils ne sont que temporaires. Ne sachant pas ce qui se passera dans six mois, les musées ne sont pas en mesure de planifier leurs activités futures et font également face à des difficultés pour recruter. Les plus affectés ont annoncé d'éventuelles réductions de leurs heures d'ouverture pendant l'hiver.
Cette hausse des factures d'énergie n'est que le dernier chapitre d'une série de crises subies par les musées britanniques depuis le début de la pandémie. C’est pourquoi, plusieurs voix du secteur considèrent que ce plafonnement est insuffisant. Elles réclament un plan de relance culturel, similaire à celui pendant la crise du Covid, jugé d’autant plus nécessaire que les musées sont présentés comme des « refuges » potentiels cet hiver pour les personnes qui ne pourront pas payer leurs factures. « De nombreux musées à travers le Royaume-Uni se sont engagés à ouvrir leurs portes en tant qu'espaces chaleureux et sûrs pour leurs communautés pendant l'hiver » a déclaré Mme Sharon Heal, qui dirige la Museums Association (l’association des musées britanniques).
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Les musées britanniques en difficulté face à l’inflation
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