Spécial Covid-19 - Mécénat

Les mécènes culturels à l’heure du Covid-19

Par Christine Coste · lejournaldesarts.fr

Le 8 avril 2020 - 497 mots

La plupart des mécènes habituels du secteur culturel maintiennent leurs engagements.

Le jardin des Tuileries. © Photo Pline
Le jardin des Tuileries
Photo Pline

Il y a un an, un incendie ravageait Notre-Dame de Paris. La mobilisation des grands mécènes a été immédiate, chacun communiquant aussitôt sur les sommes versées pour sa reconstruction. Certains se mobilisent aujourd’hui pour produire, fournir gel, masques, appareils respiratoires, voire aussi soutenir la recherche. Plusieurs maisons de ventes organisent des ventes caritatives

Mais qu’en est-il des soutiens de ces mêmes grands mécènes vis-à-vis du monde artistique et culturel mis à mal par la situation ? Que ce soit le groupe LVMH, Kering, Galeries Lafayette, la fondation Bettencourt-Schueller ou Emerige : chacun réorganise le calendrier de leurs programmations, prix ou remises de prix.  

« La remise du prix LVMH pour les jeunes créateurs de mode, prévue début juin, a été annulée mais notre soutien est maintenu comme notre mécénat pour l’Odéon ou toutes nos initiatives dans le domaine musical », souligne Jean-Paul Claverie, conseiller de Bernard Arnault et directeur du mécénat de LVMH qui rejette l’idée du désengagement du soutien du groupe aux grandes institutions. « Avec le Centre Pompidou nous annoncerons dans les semaines à venir une initiative importante en faveur des collections du Musée national d’art moderne. La Maison Dior de son côté est le mécène de la restauration des Jardins des Tuileries ».

Du côté de la Fondation Bettencourt-Schueller, on se montre toutefois plus pro actif vis-à-vis de ses deux secteurs habituels d’engagement que sont les métiers d’art et le chant choral. Hedwige Sautereau, responsable du mécénat culturel, a ainsi pris contact avec chaque porteur de projet que la fondation était en train d’accompagner. « Il s’agit d’identifier la situation et les besoins de chacun d’eux. Nous avons pris aussi contact avec les institutions publiques afin de réfléchir à la manière dont nous pourrions nous positionner de manière complémentaire. L’institut national des métiers d’art envisage de créer un fonds de solidarité pour répondre aux besoins du secteur. Nous participons à la réflexion ».

Dans le domaine du chant choral « frappé plus vite et plus immédiatement, on pourrait aussi imaginer un fonds de solidarité », poursuit Olivier Brault, directeur général de la Fondation, tout en précisant que « la Fondation n’est pas l’État, ni l’assurance chômage. On est une fondation privée d’utilité publique. On n’a pas les moyens de répondre aux besoins de l’Opéra Comique ou de l’Opéra national de Paris. En revanche pour des ensemble producteurs eux-mêmes de spectacles, on peut envisager des aides d’urgence au cas par cas afin de leur permettre de passer ce cap difficile avec la garantie que, l’activité reprenant, l’ensemble soutenu puisse repartir de ses propres ailes ».

La Fondation d’entreprise Martell, la Fondation d’entreprise Ricard et le fonds de dotation Emerige sanctuarisent de leurs côtés leur dotation sur le court et moyen terme. « Car nous savons que les créateurs souffrent et vont souffrir si nous ne nous engageons pas au-delà de cette année », précise Nathalie Viot, directrice de la Fondation d’entreprise Martell.
 

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