DOHA / QATAR
DOHA (QATAR) [14.03.16] – En raison de la chute du cours du baril de pétrole, le Qatar doit réduire son budget, notamment dans le secteur culturel. 240 postes ont été supprimés au sein de l’autorité qui gère les musées qataris.
Le pétrole étant la principale source de revenus du Qatar – même si le programme gazier constitue une autre ressource importante, le krach sur le prix du baril a d’importantes répercussions sur l’économie du pays. En janvier, le prix du pétrole est tombé à son plus bas niveau depuis 12 ans à un peu plus de 27 dollars le baril, obligeant le Qatar a établir un budget 2016 en déficit. Dans ce pays où tout semblait couler à flot, des coupes drastiques ont été appliquées à tous les secteurs, de l’énergie au transport en passant par la culture.
Selon le Financial Times, les coupes budgétaires ont touché en premier lieu le vaste plan pour le développement de la culture, de l’éducation et de la santé mené sous l’égide de la Fondation du Qatar, fondation contrôlée par la mère de l’Emir, Sheikha Moza bint Nasser al-Missned. Mais en réalité les coupes budgétaires ont démarré dès l’arrivée au trône du Sheikh Tamim bin Hamad al-Thani en 2013, d’après le quotidien. Le gouvernement voulait alors se concentrer sur la livraison des infrastructures pour la Coupe du Monde 2022.
Tout s’est néanmoins accéléré ces derniers temps : après la fermeture de la chaîne Al Jazeera America entraînant la suppression d’environ 800 postes en janvier, le tour est venu aux musées d’endurer la crise. 240 postes ont été supprimés au sein de l’autorité qui gère les musées qataris (Qatar Museums), portant à 800 le nombre d’effectifs. Qatar Museums, dirigée par Sheikha al-Mayassa bint Hamad al-Thani, comptait 1 200 employés il y a deux ans et s’apprêtait à doubler ses effectifs lorsque la chute du cours du baril a commencé à se faire sentir, rapportent Simeon Kerr et Shannon Bond, journalistes pour le Financial Times.
Mais cela ne remet pas en cause les constructions en cours tel le National museum of Qatar, conçu par Jean Nouvel à l’architecture s’inspirant d’une rose du désert, et dont l’ouverture est prévue pour 2016…
La famille royale du Qatar a souvent défrayé la chronique pour ses acquisitions d’œuvres d’art à des prix pharaoniques. Début 2016, tous les regards s’étaient portés vers Doha lorsque la presse avait eu vent d’une transaction privée de 300 millions de dollars pour la toile Nafea faa ipoipo (Quand te maries-tu ?), peinte par Gauguin en 1892. Record à l’époque, ce prix est désormais égalé par la toile Interchanged (ou Interchange), peinte en 1955 par Willem de Kooning. Fin 2011, la famille royale du Qatar avait acheté Les Joueurs de cartes de Paul Cézanne (1895) pour 191,5 millions d’euros, autre record historique.
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Le Qatar doit couper ses budgets culture
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Abonnez-vous dès 1 €Le siège du Qatar Museums Authority, l'organisme chargé de la gestion et du développement des musées qataris, à Doha (Qatar) - © Photo Yacine Hichri - 2011 - Licence CC BY-SA 3.0