Ce nouveau laboratoire à idées met en place ses programmes dans la perspective des prochaines présidentielles.
PARIS - Créé il y a quelques mois, ProCultura veut compenser le peu d’entrain des think tanks français à faire travailler leurs experts sur la culture. Malgré leurs moyens, les grands laboratoires à idées que sont l’Institut Montaigne, Terra Nova ou la Fondation Copernic préfèrent s’intéresser aux finances publiques ou aux relations sociales. La dernière contribution significative sur la culture remonte à un rapport de la Fondation IFRAP en mai 2013, très critique au point d’être parfois caricatural sur les Frac (Fonds régionaux d’art contemporain).
Installé rue Saint-Benoît dans le 6e arrondissement de Paris, ProCultura porte l’empreinte de son fondateur et président, Daniel Janicot. Âgé de 68 ans, cet énarque ancien Conseiller d’État connaît bien la culture pour avoir notamment été délégué général de l’Union centrale des arts décoratifs, sous-directeur général à l’Unesco, président du conseil d’administration du centre d’art Le Magasin à Grenoble et administrateur de la maison de ventes Artcurial. Tout récemment, il a piloté le programme culturel de l’île Seguin et remis un rapport à l’ancien président Nicolas Sarkozy sur la dimension culturelle du Grand Paris.
Daniel Janicot s’est donné comme ligne d’horizon la prochaine élection présidentielle en vue de laquelle l’association élaborerait un ensemble de propositions. Après ? « Nous verrons bien, peut-être ProCultura sera-t-il fermé ou réorienté. » D’ici là, la vie du think tank sera jalonnée par des débats scientifiques, des « ateliers juridiques » dont le prochain aura lieu le 27 mars sur le thème des relations entre la France et l’Union européenne, et des rapports ou des notes comme tout laboratoire qui se respecte. L’un de ces rapports concerne le 1 % artistique et devrait être publié à l’occasion d’une « université d’automne » prévue le 15 novembre prochain.
Un think tank apolitique
Daniel Janicot se défend de tout esprit partisan, soulignant la diversité des tendances politiques des personnalités composant le conseil d’orientation, des anciens ministres Jean-Jacques Aillagon et Jacques Toubon au maire PS de Grenoble Michel Destot, de l’ancien directeur du Festival d’Avignon Bernard Faivre d’Arcier à Robert Fohr, de la mission du mécénat du ministère. « J’ai accepté de les rejoindre, reconnaît Olivier Mongin, directeur de la revue Esprit et autre membre du Conseil, parce que le think tank va travailler sur les problématiques de métropole et de développement culturel. »
Avec un budget de 200 000 euros pour 2014, apporté par quelques entreprises et qui permet tout juste de rémunérer trois salariés, les finances de l’association font pâle figure face aux 3,5 millions de l’Institut Montaigne et ses ténors du CAC 40. Daniel Janicot compte cependant sur un réseau d’experts, tel David Fajolles, l’ancienne plume de Frédéric Mitterrand, pour produire des « idées ». Des idées pour le think tank, le président n’en manque pas, il faut maintenant les mettre en œuvre et publier un premier rapport qui fasse date. « Nous sommes des pragmatiques, nous avançons pas à pas », concède-t-il. Dont acte.
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Le premier Think Tank culturel
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Abonnez-vous dès 1 €Daniel Janicot. © Studio Harcourt.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°409 du 14 mars 2014, avec le titre suivant : Le premier Think Tank culturel