FRANCE
PARIS [07.05.13] - La Fondation de l’Institut français pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques (IFRAP) a fait paraître le 6 mai 2013 un rapport de seize pages remettant en cause l’inaliénabilité des œuvres conservées dans les FRAC et critiquant leur gestion.
Créés en 1982 sur un partenariat Etat-Région pour acquérir des œuvres contemporaines et les diffuser au plus large public, les 23 Fonds Régionaux d’Art Contemporain (FRAC) disséminés à travers la France n’ont pas fini de faire débat.
A l’occasion des trente ans des FRAC, Claude Mollard, interrogé dans les colonnes du Journal des Arts en avril 2013, formulait des réserves sur l’évolution de ces structures dont il fut l’inventeur, aux côtés de Jack Lang.
Tandis que le mensuel économique Capital dresse un réquisitoire des FRAC dans son édition de mai, la Fondation de l’Institut français pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques (IFRAP), un think thank privé créé en 1985 et reconnu d’utilité publique en 2009, a fait paraître le 6 mai 2013, sur son site Internet, une étude de seize pages, très critique sur la gestion publique des FRAC, intitulée « Art contemporain, des collections publiques à fonds perdus ».
Conçus à l’origine sans lieu fixe, les FRAC se sont dotés depuis les années 1990 de bâtiments propres, évoluant pour certains en FRAC de « seconde génération » ou en « Frac Musées » (six à naître d’ici 2014) doublonnant les musées d’art moderne et contemporain dont ils sont loin d’égaler les chiffres de fréquentation selon le rapport.
Pour L’IFRAP - qui dénonce la hausse du budget de fonctionnement des FRAC finançant des « réserves obèses » dans lesquels s’entassent des œuvres à l’abri des yeux du public - les FRAC auraient tout intérêt à se délester d’une partie de leur collection pour s’autonomiser financièrement et s’émanciper de l’Etat, qui leur a versé 20 millions d’euros de subvention en 2011.
Posant l’inaliénabilité des collections comme un « problème de base », l’IFRAP préconise l’abolition de ce principe qui interdit la cession d’œuvres conservées dans les collections publiques.
L’idée n’est pas nouvelle : en 2008, le rapport de Jacques Rigaud, commandé par le ministère de la Culture, suggérait que les FRAC puissent revendre ou déposer dans les musées, certaines œuvres de leur collection . Une mesure permise par le statut associatif des FRAC traditionnelles mais invalidé par celui d’établissement public de coopération culturelle dont se sont dotées les FRAC de « seconde génération ».
L’IFRAP va plus loin dans son rapport : il recommande la vente annuelle de 10% des collections des FRAC, la cessation de toute subvention de l’Etat, un objectif d’autofinancement à 50 % pour les FRAC de « seconde génération » et la limitation des réserves à 50 % des collections pour en endiguer l’expansion.
L’IFRAP, un think tank très libéral, milite depuis plusieurs années pour le développement de la privatisation des musées français.
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Un think tank critique la gestion des FRAC
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