FRANCE
Que ce soit pour les visiteurs ou les agents, l’obligation de présenter un passe n’est plus vraiment un problème.
Si l’obligation de présenter un passe sanitaire pour entrer dans les musées a pu susciter quelques inquiétudes, celles-ci ont en grande partie été dissipées. Entré en vigueur le 9 juin, le passe est devenu obligatoire le 21 juillet pour les lieux culturels de plus de cinquante personnes et, le 9 août, dès le premier visiteur, après qu’Emmanuel Macron, inquiet par la reprise de l’épidémie, l’a imposé pour de nombreux lieux. « Nous avons perdu 25 % de nos visiteurs du jour au lendemain, indique Christophe Leribault, le directeur du Petit Palais, et il a fallu aider certaines personnes, notamment les étrangers. Dans l’ensemble, il y a eu très peu de mécontents. » Mais depuis les choses se sont normalisées, à ceci près que la fréquentation reste faible en raison de l’absence de touristes à Paris. Pas de râleurs non plus à La Piscine de Roubaix, mais à l’inverse son directeur Bruno Gaudichon se félicite d’une fréquentation meilleure qu’en 2019 (avant le Covid). Même son de cloche avec Olivia Voisin, la directrice des musées d’Orléans. Au fond, cette obligation de présentation du passe s’inscrit dans le mouvement général (bars, restaurants, transports…) et les visiteurs des musées savent bien qu’il faut en passer par là. Ici et là, il y a bien quelques cas particuliers, comme à Orléans où certains accompagnateurs scolaires n’avaient pas de passe, obligeant Olivia Voisin à annuler la visite du groupe, mais cela reste marginal.
Le passe pour les agents
S’agissant des agents, il est encore trop tôt pour dresser une conclusion définitive – la mesure est entrée en vigueur lundi 30 août, veille du bouclage du Journal des Arts –, mais de l’avis de plusieurs interlocuteurs, cela ne se passe pas trop mal. Sont concernés les personnels en contact avec le public dans les musées, mais aussi les centres d’art et les Frac. Si La Piscine de Roubaix exige le passe pour les seuls agents d’accueil et de sécurité (80 % des 100 agents), le Petit Palais le demande pour tous ceux qui entrent dans le musée (160 agents). La méthode de contrôle n’est aussi pas la même. Bruno Gaudichon a fait vérifier les informations une seule fois (en demandant notamment une copie du passe qu’il détruira ultérieurement), tandis qu’au Petit Palais c’est tous les jours que les agents doivent présenter leur passe. Au château des Ducs de Bretagne, le service des ressources humaines délivre son propre passe permanent après contrôle du justificatif. Dans l’ensemble, les agents sont pour la plupart vaccinés, au-dessus de la moyenne nationale de 76 %, et chacun a bien compris son intérêt personnel et collectif. « Il y a deux ou trois irréductibles, explique Bruno Gaudichon, nous allons essayer de les raisonner. »
C’est en marge du passe que l’on trouve finalement les problèmes les plus inattendus. Christophe Leribault a ainsi été confronté à l’obligation de mettre en quarantaine – en fait une dizaine de jours – à l’hôtel, les convoyeurs russes de la prochaine exposition sur Ilya Répine au Petit Palais.
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Le passe sanitaire dans les musées se banalise
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°572 du 3 septembre 2021, avec le titre suivant : Le passe sanitaire dans les musées se banalise