FRANCE
Prévu de longue date, le contrôle du passe sanitaire pour les agents n’a pas pris les musées de court. Ils ont pu s’organiser.
Le passe sanitaire étendu aux agents des musées n’a pas été vraiment une surprise : dès le 13 juillet, le ministre des Solidarités et de la Santé Olivier Véran avait annoncé que le « schéma vaccinal » des personnes travaillant au contact du public devait être complet au 30 août. Les agents n’ayant pas reçu les deux doses de vaccin peuvent toutefois se rendre sur leur lieu de travail sur présentation d’un test renouvelé toutes les 48h. En un mois et demi, les musées ont pu prendre leurs dispositions pour éviter ces cas de figures fastidieux.
Ainsi le Château des Ducs de Bretagne de Nantes délivre un passe permanent aux salariés, sur présentation d’un justificatif de double vaccination, d’un test positif au Covid avec rémission de moins de six mois, ou – cas rare – si l’agent fait l’objet d’une dispense de vaccination. Seul le service des ressources humaines, qui délivre ce passe permanent, a accès à ces informations. C’est le chef de service qui est chargé de contrôler les passes des agents sous sa responsabilité : lui n’a pas accès aux données médicales de ses subordonnés.
Dans la même démarche, mais de manière plus informelle, le musée Gadagne de Lyon a entamé tôt durant l’été un recensement de ses agents vaccinés : « On ne souhaite pas mettre en place un check-point quotidien, donc on simplifie l’identification des vaccinés. », explique le directeur, Xavier de la Selle. La plupart des agents du musée d’histoire lyonnaise se sont fait vacciner durant l’été.
Restent quelques retardataires, ou réfractaires, qui sont « l’enjeu le plus fort » de cette nouvelle mesure, pour Xavier de la Selle : les personnels ne présentant pas un passe sanitaire seront suspendus sans congés. Et si la gratuité des tests permet aujourd’hui d’obtenir temporairement le sésame, ceux-ci deviendront payant dès la mi-octobre.
Joëlle Fonteneau, responsable du service technique du Château des Ducs de Bretagne, est quant à elle passée à l’étape suivante, avec l’application stricte de la loi : « Cette mesure arrive un an et demi après le début de la crise, il y a eu des moments particulièrement durs, pendant le second confinement notamment, avec beaucoup d’incompréhensions, de débats au sein des réunions, et d’opinions, rappelle-t-elle. En terme de management, je suis un peu revenue de l’écoute, de l’échange : on attendait de l’entreprise des choses qui dépassent ses prérogatives. »
Est-ce aux établissements accueillant du public de convaincre leurs agents des bienfaits de la vaccination ? Leur bon fonctionnement dépend en tout cas de l’adhésion des travailleurs à la politique sanitaire. A Versailles, ce sont ainsi 500 agents qui sont concernés par la mesure, soit la moitié des effectifs du château. Auxquels il faut rajouter 1 500 personnes extérieures travaillant sur le domaine (restaurants, locations de vélos, chantiers, entretiens courant…), dont les employeurs doivent exiger un passe à jour pour exercer leur activité au contact des visiteurs.
Si l’obligation ne concerne que les agents travaillant avec le public, la délimitation fluctue d’un musée à l’autre, selon la disposition des lieux. « Dans un musée comme Gadagne, l’architecture fait qu’il est difficile de rester dans un bureau sans évoluer dans l’espace dédié au public », souligne le directeur du musée. 90 % environ des agents évoluant dans les couloirs tortueux de cet hôtel particulier du XVIe siècle sont ainsi concernés par la mesure, bien que leur poste n’inclut pas forcément de missions en liens avec le public. A Versailles, comme à Nantes, la séparation claire des bureaux et du parcours de visite permet de n’imposer la mesure qu’aux effectifs travaillant avec le public : « Une majorité des salariés », rappelle Joëlle Fonteneau. Elle l’assure, ces derniers font désormais « le nécessaire pour continuer à travailler. »
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Passe sanitaire étendu aux agents : les musées étaient prêts
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