NAPLES / ITALIE
Alors que l’épidémie progresse à nouveau en Italie, Fabrizio Masucci, confie la direction des lieux ... à sa sœur.
Depuis le 6 août dernier impossible de franchir les portes d’un musée sans présenter un pass sanitaire appelé Green Pass en Italie. Le document certifiant d'une vaccination contre le Covid-19, ou, à défaut, d'une guérison ou d'un test négatif, est exigé dans tous les lieux publics fermés. Les directeurs des grands musées transalpins ont immédiatement appliqué la mesure, en lançant parfois des campagnes de communication à destination de leurs visiteurs. Le musée étrusque de Rome ou égyptien de Turin affichent à leur entrée ou sur leur site internet des statues antiques tenant un téléphone portable mettant en évidence le désormais célèbre QR code. Au palais royal de Caserte près de Naples c’est le souverain François 1er des Deux-Siciles en uniforme vert qui a été mobilisé.
Mais la cité napolitaine est également celle de la résistance à l’instauration du pass sanitaire. De nombreuses manifestations d’opposition à une mesure jugée « liberticide » ont eu lieu à travers tout le pays au début du mois d’août. Le Green Pass est ainsi dénoncé par Fabrizio Masucci, directeur de la chapelle Sansevero chef-d’œuvre du baroque napolitain qui abrite notamment le Christ voilé de Giuseppe Sanmartino.
Il a démissionné avec fracas de la tête de l’institution qu’il dirige depuis 11 ans en signe de protestation contre une mesure « excessive et injustifiée ». Il s’en est expliqué dans une lettre ouverte. Intitulée « Un pas de côté », elle commence par faire la liste de toutes les mesures de sécurité imposées par les autorités et respectées par le musée, de l’obligation du port du masque à la distance entre les visiteurs. Puisqu’elles ont été jugées suffisantes pour permettre la réouverture de la chapelle, « obliger à demander de présenter un green pass n’est pas la réponse à une situation épidémiologique mais est exclusivement un instrument pour obtenir le plus d’adhésions possibles à la campagne de vaccination ». Fabrizio Masucci se défend d’être un No Vax mais refuse que les musées soient « instrumentalisés à des fins qui les éloignent de leurs buts premiers. Cette instrumentalisation compromet au lieu de favoriser la cohésion sociale ce qui est contraire à l’une des missions les plus intrinsèques d’un musée. »
Une démission symbolique puis que Fabrizio Masucci reste au conseil d’administration de la Chapelle Sansevero qui est dorénavant dirigée par sa propre sœur Maria Alessandra Masucci, qui s’est conformée aux mesures gouvernementales.
La situation sanitaire liée au Covid-19, jusqu’alors sous contrôle, se dégrade. Le 14 août dernier l’Italie enregistrait 7 200 nouvelles contagions avec 2 948 personnes hospitalisées dont 337 en services de réanimation. Le gouvernement envisage ainsi de refaire passer en « zone jaune » certaines régions telles que la Sicile ou la Sardaigne avec la réintroduction de mesures de restriction à commencer par l’obligation du port du masque en extérieur.
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Le directeur de la Chapelle Sansevero à Naples démissionne pour protester contre le pass sanitaire
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