À quelques stations de métro de la Fiac, Beaubourg renoue, à partir du 21 octobre, avec sa mission initiale : favoriser la création émergente et rendre compte de la vitalité de l’art. Tous les arts…
Coup d’envoi pendant la Fiac. Il s’est fait attendre, il s’annonce mémorable. Bernard Blistène [lire L’œil n° 616] accommode une toute première édition du Nouveau Festival de Beaubourg. Une page blanche qu’il a eu vite fait de noircir, façon brocante ultracontemporaine, foutraque, agitée et brillante. Ajustée jusqu’à la dernière minute, la programmation, tout-terrain mais pointue, flâne entre les genres et prend acte des contagions surcultivées par la jeune scène internationale. Un genre à côté de l’autre, un dans l’autre, voire un sur l’autre. Ainsi du Teatrino Palermo, petit théâtre de marionnettes peint par l’artiste allemand Blinky Palermo (1943-1977) en 1964 et réactivé par Pierre Leguillon et ses invités en guise d’interludes rythmant le festival. Ainsi encore d’un spectaculaire Sol de Vincent Lamouroux, sculpture-site horizontale en contreplaqué, redessinant la gravité du foyer du Centre Pompidou. Entre plancher mobile et vague pétrifiée, c’est encore un plateau en attente des chorégraphes appelés à l’investir.
Traîner, recueillir et s’instruire
Plateaux, transversalités et glissades, c’est justement ce que promet le menu servi par Blistène et ses invités – parmi lesquels la paire farceuse Sophie Perez et Xavier Boussiron ou le chorégraphe Christian Rizzo. Une manière de rappeler les ambitions pluridisciplinaires de Beaubourg et de les rafraîchir en surfant sur le pimpant regain de la performance, limites comprises. Petits théâtres, bruits de bouche, monologues, spéculations, peintures parlées, corps-sculptures, expositions et représentations de tout cela et du reste, le visiteur est embarqué dans un programme à mille vitesses et aura cinq semaines pour divaguer avec lui. Il faudrait idéalement s’y promener tous les jours pour prendre acte de la vigueur avec laquelle le corps en représentation reprend la main sur la scène artistique. Traîner du côté de Beaubourg-la-Reine, là où les invités de Perez et Boussiron – Pennequin, Triozzi, Jouannais, Labelle-Rojoux… – tiennent salon et fabrique scéniques. Recueillir les possibles confessions d’Olivier Cadiot ou Tanguy Viel. Pousser jusqu’à la salle des Gens d’armes de la Conciergerie qu’occupent des pièces de Berlinde de Bruyckere, Hussein Chalayan, Daniel Firman ou Sarah Lucas comme autant de « corps représentés » choisis par Christian Rizzo et Bernard Blistène. S’instruire sans mollir du programme de conférences-performances, en ne ratant sous aucun prétexte les exégèses certifiées d’Éric Duyckaerts, les lectures méthodiquement performées par Thomas Clerc ou la mêlée sévère engagée entre sculptures modernistes sous la direction futée et incendiaire du duo Elmgreen & Dragset. Passez tous les jours on vous dit.
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Le « Nouveau Festival » met Beaubourg en effervescence
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°617 du 1 octobre 2009, avec le titre suivant : Le « Nouveau Festival » met Beaubourg en effervescence