Créé en 2009 par Bernard Blistène, le Nouveau festival se « renouvelle » pour une 5e édition. Trois semaines durant, la manifestation pluridisciplinaire renoue avec la mission fondatrice du Centre Pompidou. Parmi la centaine d’intervenants, Charles de Meaux et son « Train fantôme », tandis qu'Alexandra Pirici et Manuel Pelmus rejouent l’histoire du Centre dans le cadre d’une performance.
PARIS - Lorsqu’en 2008, Alain Seban sollicite Bernard Blistène pour mettre sur pied une nouvelle manifestation, le président du Centre Pompidou a une idée bien précise en tête. « Il m’a dit qu’il souhaitait inventer un rendez-vous annuel pluridisciplinaire qui renouerait avec les fondamentaux du Centre », rappelle Blistène qui, à l’époque, est inspecteur général de la Délégation aux arts plastiques. Dans la foulée, il succédera à Bernard Stiegler à la tête du DDC, le Département du développement culturel, pour monter le projet dans les meilleures conditions. Quelques mois plus tard, naît à l’automne 2009 la première édition du Nouveau festival.
Pourquoi cet intitulé curieux, « Nouveau » ; la première année, tout le monde comprend mais les suivantes ? « Dans le cahier des charges, figurait également l’exigence de se renouveler tous les ans », indique Blistène. Comme le Beaujolais nouveau en quelque sorte : nouveau et différent à chaque fois. Cette année, la manifestation qui s’étend sur trois semaines fête sa 5e édition. Entre-temps Bernard Blistène a été nommé Directeur du Musée national d’art moderne/Centre de création industrielle. Très occupé par ses nouvelles fonctions, il n’en reste pas moins attaché au Nouveau festival qui, cette fois, a pris pour thème « L’oubli, le souvenir, la réminiscence ». Le nouveau directeur insiste depuis le début sur sa démarche. « Je préfère procéder collégialement avec les responsables du DDC, nous prenons acte des différents projets, des différentes œuvres, des différents artistes qui ont des intérêts communs, mais des pratiques différentes de façon à ce que cela construise un fil rouge, un thème générique. »
L’invitation de Xavier Leroy, à l’initiative de Serge Laurent, le responsable des Spectacles vivants, s’est elle aussi révélée en convergence avec le thème. En proposant la bien nommée « Rétrospective », le chorégraphe a demandé à une vingtaine de performeurs de s’approprier et de réinterpréter des solos qu’il a créés entre 1994 et 2010 « avec pour seule base la mémoire et les souvenirs qu’ils en ont conservés ». La danse est très présente puisque « Vidéodanse » s’associe au Nouveau festival et que la commissaire Valérie Da Costa propose une trentaine de films prenant cette discipline pour sujet. De son côté, Jean-Pierre Criqui, responsable de la parole au Centre Pompidou, donne la parole justement, sous l’intitulé « Éblouis par l’oubli », à différents intervenants, artistes, chercheurs parmi lesquels Mario Garcia Torres, Didier Rittener, Pierre Bismuth qu’on retrouve également dans une autre section. Car dans cette volonté de transversalité, se croisent aussi bien des plasticiens que des performeurs, cinéastes, conférenciers, musiciens, acteurs du spectacle vivants, artistes historiques (Marcel Duchamp, Joseph Beuys, James Lee Byars…). En tout, ce sont une centaine d’intervenants et de rendez-vous qui sont proposés et dessinent, chaque jour, une grille de six à huit événements en accès libre et gratuit.
Alors bien sûr dans ce désir de créer des surprises permanentes, il y en a de bonnes et d’autres moins, ce qui est, par définition, le lot de ce type de manifestation. Qui plus est lorsque celle-ci repose sur un important coefficient d’incertitudes, en laissant la part belle à l’improvisation et à un joyeux désordre au service de la création contemporaine.
Jusqu’au 10 mars, Centre Pompidou, 75004 Paris, Galerie Sud, Espace 315, Forum, Forum-1, cinémas 1 et 2, petite salle, grande salle, tél.01 44 78 12 33, www.centrepompidou.fr, tous les jours 11h-21h, sauf le mardi, accès libre et gratuit.
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Un Nouveau festival foisonnant
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Abonnez-vous dès 1 €Charles de Meaux, Train fantôme, 2014, dessin préparatoire au projet © Charles de Meaux
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°408 du 28 février 2014, avec le titre suivant : Un Nouveau festival foisonnant