AUVERS-SUR-OISE
Les propriétaires du tableau ont finalement refusé le prêt à l’auberge qui avait accueilli les derniers jours de Van Gogh.
Pour la première fois à Auvers-sur-Oise (Val-d’Oise), un tableau de Van Gogh aurait dû être exposé au printemps, dans la chambre où l’artiste a rendu son dernier souffle. Mais l’exposition a été annulée quelques jours avant l’inauguration le 3 mars par les ayants droit du propriétaire du tableau Jardin à Auvers (1890), récemment décédé.
Sans faire d’escale à l’Auberge Ravoux, le Jardin à Auvers rejoindra directement le Musée Van Gogh à Amsterdam du 12 mai au 2 septembre 2023 dont il est l’une des pièces maîtresses de l’exposition « Van Gogh à Auvers ». Puis le tableau ira au Musée d’Orsay qui recevra la même exposition du 3 octobre 2023 au 4 février 2024.
Alors qu’il séjournait dans la chambre n°5 de l’Auberge Ravoux, Vincent Van Gogh écrit, en 1890, à son frère Théo « Un jour ou un autre, je crois que je trouverai moyen de faire une exposition à moi dans un café ». Quatre-vingt-cinq ans plus tard, alors qu’il est en convalescence, l’ancien directeur marketing de Danone, Dominique-Charles Janssens lit cette phrase et décide de réaliser, « un jour ou un autre », le souhait du peintre.
En 1987, il devient le propriétaire de l’Auberge Ravoux et fonde en 1998, l’Institut Van Gogh qui s’est donné pour objectif d’exposer une œuvre auversoise de Van Gogh dans l’auberge où l’artiste a vécu ses dernières semaines.
Dominique-Charles Janssens avait déjà tenté d’exposer La Vigne Rouge (1888) dans les années 1990, achetée à l’époque par Anna Boch – la seule toile que Van Gogh avait réussi à vendre de son vivant. Mais les autorités avaient bloqué le prêt au motif que l’auberge n’était pas un musée de France.
Au début des années 2000, Janssens tente d’acheter, sans succès, un tableau du peintre, Les champs (1890). Malgré ces revers, le propriétaire de l’Auberge Ravoux ne baisse pas les bras et négocie le prêt du Jardin à Auvers, classé trésor national en 1989 et d’une valeur de 75 millions d’euros. Mais le prêt est finalement lui aussi refusé.
Le propriétaire est déçu. Plus de 400 000 euros de travaux avaient été investis afin de sécuriser l’auberge et être ainsi conforme aux exigences des assurances. « Chaque porte et chaque fenêtre ont été équipées, 30 caméras ont été installées et des aménagements de sécurité incendie ont été faits. Le tableau est dans un caisson vitré, comme la Joconde. La chambre a même été blindée grâce à une paroi métallique de plus de 7 tonnes installée dans la pièce voisine ! », raconte Dominique-Charles Janssens.
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Le Jardin à Auvers ne reviendra pas à l’Auberge Ravoux
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