AL-ULA / ARABIE SAOUDITE
Le patron de l’agence en charge du développement de cette région touristique est accusé d’avoir bénéficié de contrats illégaux.
L’arrestation d’Amr ben Saleh Abdelrahmane Al-Madani, le directeur général de la Royal Commission for AlUlA (RCU), a été annoncée dimanche 28 janvier par l’Autorité de surveillance et de lutte contre la corruption en Arabie Saoudite (Nazaha). Il est officiellement accusé de blanchiment d’argent, et plus précisément d’avoir obtenu illégalement des contrats pour le compte d’une société dont il est propriétaire, et ce avant qu’il ne devienne le directeur de l’agence gouvernementale.
Avant de prendre la tête de la RCU en 2017, Al-Madani a été le co-fondateur de la National Talents Company, une entreprise au profit de laquelle il aurait obtenu des contrats d’un agence publique d’une valeur de 206 millions de riyals saoudiens soit l’équivalent de 51 millions d’euros. Puis en tant que directeur de la RCU – et toujours détenteur de parts dans la société, il aurait recommandé cette dernière aux ministères en charge de la RCU. Cela aurait permis à la National Talents Company d’obtenir des contrats d’une valeur de 320 000 €, soit des montants très faibles. La Nazaha a indiqué que des procédures judiciaires étaient ouvertes contre al-Madani et ses partenaires dans l’entreprise.
Le développement culturel, artistique et touristique de la région d’Al-Ula fait partie du gigantesque programme « Vision 2030 », lancé par le gouvernement pour faire de l’Arabie saoudite un pôle touristique attractif. Située au nord-ouest du pays, cette immense oasis bénéficie d’un patrimoine naturel et culturel exceptionnel : elle abrite le site archéologique d’Hegra, classé au patrimoine mondial de l’Unesco et célèbre pour ses centaines de tombes nabatéennes, ainsi que ceux de Dadan et de Jabal Ikmah. Le site est désormais doté de plusieurs infrastructures d’écotourisme de luxe. La RCU y prévoit une quarantaine de projets culturels et artistiques d’ici 2035.
Depuis 2018, la France est impliquée dans ce projet par le biais de l’Afalula (Agence française pour le développement d’Al-Ula), qui accompagne le développement du site en mobilisant de nombreux experts français.
Les accusations portées à l’encontre d’Al-Madani posent question en raison de la modicité des sommes en jeu. S’agit-il d’un règlement de compte dissimulé sous cette opération anti-corruption ?
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Le directeur saoudien de la Commission royale pour Al-Ula arrêté pour corruption
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