PARIS
Le général Georgelin, 74 ans, chargé de la restauration de Notre-Dame de Paris, a été victime d’un accident en randonnée.
Les réactions et les hommages se succèdent depuis samedi 19 août 2023, après l’annonce du décès accidentel du général Jean-Louis Georgelin. Le général est décédé le 18 août, lors d’une randonnée dans les Pyrénées. Il occupait la présidence de l’établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris (EPRNDP), partiellement détruite par un incendie en 2019.
Sur X (ex-Twitter), le président Emmanuel Macron a salué la mémoire d’un « grand soldat », déplorant que Notre-Dame ait perdu « le maître d’œuvre de sa renaissance ». Dans un communiqué, l’Élysée a également rendu hommage à « un homme de devoir, unanimement respecté pour sa droiture sans concessions ni calcul d’intérêts, pour sa radicale liberté ». « Le général Georgelin ne verra jamais de ses yeux la réouverture de Notre-Dame aux Français, dont il aura été l’incomparable artisan », poursuit le communiqué. « Mais le 8 décembre 2024, il sera présent avec nous, à sa réouverture, d’une autre manière, dans l’émotion que nous lui devrons, dans la gratitude que nous ressentirons envers son œuvre, dans cette communion aux mêmes idéaux, contre laquelle la mort ne peut rien. »
Philippe Jost, directeur adjoint chargé des opérations de l’EPRNDP, a déclaré que « la poursuite résolue de la restauration de la cathédrale, afin d’assurer sa réouverture au culte et à la visite en 2024, si chère au cœur du général, est le meilleur hommage que nous tous, avec tous nos partenaires, avec les architectes, les compagnons et les artisans d’art, puissions rendre à sa mémoire. Dans la peine, nous nous y attelons avec une détermination plus forte que jamais ».
Né en 1948 dans les Pyrénées, formé à Saint-Cyr, Jean-Louis Georgelin a gravi peu à peu les échelons. Il a été à la tête de la section « Études et Prospectives » du bureau « Planification-Finances » entre 1988 et 1991, puis le commandant du 153e régiment d’infanterie à Mutzig (1991-1993). Il a ensuite occupé le poste d’adjoint terre du chef de cabinet militaire du Premier ministre (1994-1997). Chef du bureau des plans à la Force de l’Otan en Bosnie (SFOR) de 1997 à 1998, il a intégré la planification à l’état-major des armées à partir de 1998. En 2002, il est devenu chef de l’état-major particulier de Jacques Chirac, puis le chef d’état-major des armées françaises (CEMA) de 2006 à 2010, il a supervisé des opérations en Côte d’Ivoire, Afghanistan, dans les Balkans ou au Liban, avant de rejoindre l’Élysée.
De 2010 à 2016, il dirige la chancellerie de la Légion d’honneur. Puis il est rappelé par l’Élysée qui le nomme président de l’établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame, le 17 avril 2019. Il avait rapidement donné une illustration de son franc-parler lorsque, devant la commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale, en novembre 2019, il avait prié Philippe Villeneuve, architecte en chef de Notre-Dame, de « fermer sa gueule » au sujet de la flèche de la cathédrale, dont l’architecte souhaitait la restauration à l’identique.
Malgré la complexité et l’importance du chantier, les travaux de restauration avancent rapidement, pour permettre une réouverture en décembre 2024, une date ambitieuse fixée par le président dès le soir de l'incendie. « Je suis là pour que ça avance sans procrastination. Mon rôle est de faire la chasse à tout ce qui pourrait retarder [le chantier] par absence de mobilisation », avait martelé le général Georgelin devant la commission de la Culture du Sénat, en janvier 2020.
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La disparition du général Jean-Louis Georgelin
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