NOUMEA (NOUVELLE CALEDONIE) [29.07.13] - A l’occasion d’une visite de trois jours en Nouvelle Calédonie, Jean-Marc Ayrault s’est engagé à procéder à la restitution du crâne d’Ataï, chef des rebelles kanaks, qui avait été décapité en 1879 par les colons français. Transféré à Paris à l’époque, ce crâne se trouve dans les réserves du Musée de l’Homme.
Le crâne d’Ataï, symbole de la révolution kanak de 1878, va enfin pouvoir être inhumé dans ses terres d’origine. «La position de l’Etat est claire: oui cette relique a vocation à revenir en Nouvelle-Calédonie et elle reviendra», a annoncé le premier ministre Jean-Marc Ayrault le vendredi 26 juillet 2013 lors de sa première journée de visite dans l’archipel de Nouvelle Calédonie.
Ataï était en 1878 le chef de file du soulèvement de la population kanak de la région de Foa, contre les colons français qui s’y étaient installés vingt-cinq ans auparavant. Ils protestaient notamment contre les confiscations foncières perpétrées par l’administration coloniale.
Afin de mater la révolution, les colons avaient coupé la tête d’Ataï. Son crâne avait ensuite été transféré à Paris, puis exposé au musée d’ethnographie du Trocadéro. Il est actuellement dans les réserves du Musée de l’Homme.
Sa trace avait été perdue jusqu’en juillet 2011. A la révélation de sa redécouverte, le collectif Ataï s’était mobilisé afin d’en obtenir la restitution. Il avait d’abord envoyé des courriers, puis avait profité de la fête nationale du 14 juillet pour tenter d’interpeller le gouvernement sur la question, avec le Cedhak et la Fédération des artistes. En cas d’échec des négociations, ils avaient également prévu de renouveler les manifestations lors de cette visite du premier ministre, comme le rapporte Les Nouvelles Calédoniennes.
Cette promesse de restitution est hautement symbolique puisqu’elle intervient juste après le 25ème anniversaire des accords de Matignon, qui consacraient le retour à la paix sur l’île. Il est également teinté politiquement, puisqu’il permet d’apaiser un contexte tendu par les élections municipales de 2014 dont les résultats devraient, en Nouvelle Calédonie, fortement influer sur le référendum d’autodétermination sur l’indépendance du territoire.
Le retour du crâne est prévu pour septembre 2014, et le collectif Ataï a déjà songé à l’ouverture d’un musée « qui regroupera tous les objets et toute la littérature liés à la révolte de 1878 ». Une fondation a été créée, afin de gérer les projets autour de cette restitution.
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Jean-Marc Ayrault s’engage à restituer à la Nouvelle Calédonie le crâne symbole de la révolution kanak
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Abonnez-vous dès 1 €Peuple Kanak sur l'île de la fidélité - avant 1906 - Photo Clement Lindley Wragge - 2012