« A mi-chemin »
Comment expliquez-vous l’engouement actuel pour la bande dessinée ?
Le phénomène est lié à plusieurs facteurs, notamment à la légitimation de la bande dessinée pour adulte – jusque-là, la BD était intimement liée au monde de l’enfance. Il y a toute une génération de gens qui ont grandi avec la BD et qui succèdent à la seule génération des fans. De nouveaux genres ont fait leur apparition, comme la bande dessinée-reportage, la BD historique ou autobiographique. Nombre de lecteurs ont commencé à s’intéresser à la BD avec la série Maus de Spiegelman, puis ils ont découvert Persepolis de Marjane Satrapi et Le Chat du rabin de Joann Sfar, pour poursuivre avec d’autres. La bande dessinée a aussi pénétré d’autres domaines, particulièrement le cinéma, à la fois aux états-Unis et en France. Enfin, le marché de l’art contribue lui aussi à cette reconnaissance avec des collectionneurs qui ne sont pas dans la nostalgie et des acheteurs qui acquièrent des originaux à l’heure où les pièces d’art contemporain sont inaccessibles pour beaucoup.
Quelles en sont les conséquences ?
En dix ans, nous sommes passés de 450 à 4 400 publications de nouvelles bandes dessinées. La BD s’est enrichie et diversifiée. Le revers de la médaille, c’est une quantité de mauvais titres vendus en grandes surfaces, à consommer et à jeter.
La Cité nourrit-elle des projets avec d’autres établissements ?
Nous pourrons travailler en collaboration avec des musées comme le Manga Museum à Kyoto, au Japon, ou le Centre belge de la bande-dessinée à Bruxelles et le Musée Hergé à Louvain-la-Neuve (lire page 19). Nous n’avons pas de frères et sœurs, mais plutôt des cousins. Nous sommes aussi en contact étroit avec la Ville de Paris, qui avait annoncé l’année dernière la création d’une Cité des arts graphiques et de la bande dessinée. Cela nous donnerait une visibilité à Paris. Nous nous considérons comme un centre de ressources. L’inauguration de la Cité est un bon début, mais il faut maintenant aller plus loin et essaimer à l’international.
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Gilles Ciment, directeur général de la Cité
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°306 du 26 juin 2009, avec le titre suivant : Gilles Ciment, directeur général de la Cité