PARIS
Mobilisation générale au Louvre, à Orsay et à l'Orangerie mais pas de fermeture programmée pour l'instant : face à l'augmentation du niveau de la Seine, ces trois musées parisiens ont déclenché le Plan de protection contre les inondations, rodé lors de la crue de juin 2016.
"Le musée est ouvert, il n'y a pas de mouvement d'oeuvres", souligne-t-on à la direction du Louvre, qui souhaite visiblement éviter toute déclaration anxiogène. Seul le niveau bas du département des Arts de l'Islam, dans la Cour Visconti, est interdit à la visite "à titre préventif". La direction du musée le plus fréquenté au monde (8,1 millions de visiteurs en 2017) a aussi indiqué sans autre précision que "des mesures de protection du Palais sont mises en oeuvre", conformément au Plan de Protection Contre les Inondations (PPCI) en vigueur depuis 2002.
Même vigilance à l'Établissement public des musées d'Orsay et de l'Orangerie (plus de 4 millions de visiteurs cumulés en 2017) où selon la direction, du matériel a été acheminé et des zones de repli aménagées, dans le cadre du PPCI. Pas de mesure particulière non plus au Grand Palais, qui ne possède pas de collections.
À la BNF - site François Mitterrand -, "on est attentif", même si le bâtiment est prévu pour une crue de 8 m. Reste le risque d'une coupure de l'alimentation électrique qui entraînerait une fermeture. Sur le site de la Bibliothèque de l'Arsenal, celle-ci a été fermée jeudi pour permettre de surélever une collection, mais elle sera ouverte vendredi, précise-t-on à la BNF.
Un air de déjà vu
Également concerné, le musée du Quai Branly-Jacques Chirac est particulièrement bien armé contre les crues de la Seine, les risques ayant été pris en compte dès sa conception : bâtiment ceinturé par une paroi moulée, levée de terre d'argile édifié côté Seine, oeuvres prioritaires préconditionnées pour un transport rapide.
En vigueur depuis 2002, le PPCI prévoit l'observation quotidienne du niveau de la Seine par les sapeurs-pompiers, la création de fiches répertoriant les oeuvres devant être remontées, des exercices réguliers et la formation des personnels mobilisables. Pour les musées et autres institutions culturelles situés en bord de Seine, la montée du fleuve, qui pourrait atteindre 6,20 mètres samedi, a un air de déjà vu : en juin 2016, certains d'entre eux, dont le Louvre et Orsay, avaient dû fermer leurs portes pendant plusieurs jours.
Le Louvre était resté fermé pendant quatre jours. 35 000 oeuvres, soit 25 % des 152 000 pièces conservées dans des zones inondables, avaient été mises à l'abri en 48 heures par 170 personnes, toutes volontaires. Les salles du département des antiquités grecques, étrusques et romaines, où est exposée la Vénus de Milo, avaient servi de sites de stockage temporaire.
Même si "aucune infiltration d'eau n'avait été à déplorer", la direction du Louvre a décidé de créer un centre de conservation des collections actuellement en zones inondables. En construction à Liévin, il doit ouvrir ses portes à l'été 2019. Sur les 548 000 oeuvres figurant dans les collections du Louvre, 38 000 sont exposées. Les autres sont réparties dans 57 réserves dans le sous-sol du musée et cinq à l'extérieur.
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Crue de la Seine : les musées mobilisés mais pas de fermeture
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