Contre toute attente, c’est la petite ville du Berry qui a remporté hier la compétition face aux trois métropoles françaises.
Il flottait hier au ministère de la Culture une curieuse ambiance après l’annonce de la victoire de Bourges pour être Capitale européenne de la culture en 2028, par la présidente du jury, Rossella Tarantino. La joie de l’équipe de Bourges emmenée par son maire Yann Galut (PS) et Pascal Keiser, commissaire général de la candidature, contrastait avec la tristesse des équipes de Clermont-Ferrand, Rouen et Montpellier. Mais à la déception d’avoir perdu s’ajoutait celle d’avoir perdu face à une petite ville, déjouant tous les pronostics.
Bourges est en effet « le petit poucet » de la compétition comme l’a rappelé le maire dans son discours de remerciement : « face à des métropoles qui ont déjà gagné parce qu'elles ont toutes les trois une influence et une attractivité que Bourges n'a pas. Et c'est vrai que nous avons mis en avant cela. »
Alors que tous les spécialistes interrogés lors des enquêtes approfondies menées par Le Journal des Arts affirmaient que le jury se décidait avant tout sur le programme, il semble que pour la France et 2028, les jurés aient fait un choix d’abord politique, celui de mettre en avant une petite ville. Enfin pas tous les jurés. De l’avis même de Jean de Loisy, l’un des deux jurés français, le jury qui a voté à bulletin secret était très divisé : « Certains ont trouvé qu’une métropole fragmentée aurait dû être choisie, et d'autres ont pensé qu'il fallait montrer l'importance de s'engager dans les territoires ruraux et avec un programme d'artistes de très haut niveau. »
Pascal Keiser le reconnaît bien volontiers : « Un jury français n'aurait pas fait ce choix-là. L'Europe nous apporte ce choix, celui d'une ville française et moyenne. » Il est vrai que la présidente du jury avait elle-même dirigé l’équipe organisatrice de Matera 2019 dans la région de Basilicat en Italie, qui a le même nombre d’habitants (60 000) que Bourges.
Il reste maintenant quatre ans à Bourges pour mettre en musique son plan, qui repose d’ailleurs beaucoup sur la musique (Le Printemps de Bourges) et l’utilisation des gares comme lieux culturels. Avec déjà une petite difficulté, interrogée par le JdA, Rima Abdul Malak indiquait que la subvention de l’État ne serait certainement pas de 12 millions d’euros, un chiffre repris par toutes les villes candidates mais bien plus basse.
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Bourges, l’inattendue capitale européenne de la culture 2028
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