Bernard Ceysson

S’il est celui grâce à qui le musée d’Art moderne de Saint-Étienne a vu le jour, en décembre 1987, Bernard Ceysson sait bien sa dette à l’égard de son prédécesseur, Maurice Allemand. Jamais l’action qu’il a pu mener à sa suite 30 ans durant, de 1968 à 1998, n’aurait été possible si ce dernier n’avait insufflé dès le lendemain de la guerre au musée d’Art et d’Industrie de sa ville un esprit contemporain. Question de fidélité, un registre qui a déterminé toute sa carrière.
Il y a 5 ans, Bernard Ceysson a pris sa retraite. Depuis il n’arrête pas. Comment en serait-il autrement, lui qui n’a cessé de se battre pour défendre une certaine idée de l’art – notamment de l’art français ? Après avoir créé une maison d’édition – non seulement Ceysson a un regard des plus aigus mais il possède une plume remarquable – voilà qu’il a décidé d’ouvrir une galerie. D’un naturel enthousiaste et d’une passion communicative, il a entraîné son fils dans l’aventure.
Claude Viallat est le premier de ses invités. Suivront Deduze, Saytour, Fougeron, Fromanger. En 1974, il avait organisé sa première exposition personnelle d’envergure dans une institution. En 1980, il l’avait mis en bonne place dans l’exposition culte – « Après le classicisme » – qu’il avait présentée à Saint-Étienne et, en 1988, il l’avait invité à la Biennale de Venise alors qu’il était le commissaire du pavillon français. Question de fidélité, toujours.