PARIS
Deux députés étaient présents à l’Assemblée générale de lundi. Les grévistes ne veulent plus négocier qu’avec le ministère.
Les agents du Centre Pompidou en grève depuis le 17 octobre se sont réunis en assemblée générale lundi 13 novembre à la veille d’un rendez-vous avec le cabinet de la ministre de la Culture. Si les sièges étaient un peu plus clairsemés dans le grand Cinéma 1 du Centre qu’en début de mobilisation – lorsque 400 agents votaient la grève –, deux invités démontraient que ce conflit social était encore loin de sa résolution : Julien Bayou, député de Paris (EELV) et Jérôme Legavre, député de Seine-Saint-Denis (LFI) sont venus apporter leur soutien aux agents grévistes.
L’élu écologiste s’était fait l’écho des revendications des grévistes dans une lettre adressée à la ministre de la Culture le 10 novembre dernier. Devant l’assemblée générale, il a réitéré son « plein soutien » aux agents mobilisés : « Nous verrons quelle sera notre action en fonction de la réunion avec le cabinet de la ministre [aujourd’hui mardi], précise Julien Bayou au Journal des Arts. C’est l’intersyndicale qui nous dira à quel moment rentrer dans le jeu. »
Cet appui politique intervient alors que plusieurs membres de l’intersyndicale (CFDT, CGT, FO, SUD-Solidaires, UNSA) font état d’un « point de rupture » dans les discussions avec la direction du Centre Pompidou, et notamment son président Laurent Le Bon. Alors qu’un rendez-vous entre les représentants syndicaux et le président était fixé pour vendredi 10 novembre, ce dernier ne s’est finalement pas présenté préférant envoyer la directrice générale Julie Narbey.
Laurent Le Bon a cependant programmé une rencontre avec l’ensemble des personnels – et non les représentants syndicaux – quelques heures avant la rencontre de l’intersyndicale avec le cabinet de la ministre. Un court-circuitage du dialogue social « inacceptable », pour Alexis Fritche, secrétaire général de la CFDT-Culture, une « pure provocation » selon Vincent Krier, secrétaire national de la CGT-Culture.
« Nous avons constaté la rupture de confiance entre les représentants syndicaux et la direction, explique Alexis Fritche. Jusqu’à maintenant nous avions deux entrées, la direction et le ministère. Notre exigence c’est de n’avoir plus qu’un lieu de discussion, avec le cabinet de la ministre, pour un débat apaisé et méthodique. » Les grévistes attendent du ministère qu’il soit désormais leur unique interlocuteur dans les négociations. « Le rendez-vous de mardi 14 ne sera pas un rendez-vous tasse de thé », prévient le syndicaliste.
Lui-même ancien syndicaliste, Jérôme Legavre avait suivi et soutenu la grève qu’avait connue le Centre Pompidou en 2017 alors présidée par Serge Lasvignes : « Le Centre et même le ministère n’étaient plus les interlocuteurs du débat, se souvient-il. Matignon et le ministère de la Fonction publique avaient repris la main pour résoudre le conflit. » « Les gouvernements successifs veulent remettre en cause les acquis du personnel de Beaubourg depuis de très longues années, estime l’élu LFI. Avec les travaux, le gouvernement actuel a trouvé une occasion en or de le faire. »
Le préavis de grève a été renouvelé et court désormais jusqu’au 16 décembre prochain. Les revendications des grévistes portent sur le maintien du plafond d’emploi, la non-externalisation des agents du centre, la création de CDI pour les agents en CDD exerçant des missions pérennes et une préservation des postes et des missions après la réouverture.
Les grévistes souhaitent également que les activités du Centre se poursuivent en un lieu unique durant les travaux, et non en une « constellation » de lieux comme le propose Laurent Le Bon. Malgré des avancés dans les discussions, les syndicats déplorent une absence d’engagements écrits : « Il est inquiétant qu’une direction n’arrive pas à écrire que chaque agent retrouvera son poste après les travaux », estime Vincent Krier, secrétaire national de la CGT-Culture.
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Au Centre Pompidou, l’intersyndicale politise sa mobilisation
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Abonnez-vous dès 1 €(*) Le néologisme « Moviment » - contraction de Mouvement, Vie et Monument - a été inventé par Francis Ponge pour définir le Centre Pompidou dans son livre L’Écrit Beaubourg en 1977.