NEW YORK (ETATS-UNIS) [24.08.10] – Constatant l'augmentation des poursuites judiciaires contre de nombreux experts et marchands d'art américains, certains critiques constatent qu'on ne peut pas toujours leur faire confiance.
Dans un marché de l'art relativement encore opaque, certains vendeurs d'art – marchands d'art et experts entre autres – sont de plus en suspects. Le Wall Street Journal constate une augmentation significative, ces dernières années, du nombre de poursuites pour fraude devant les tribunaux impliquant des marchands d'art. La principale pratique dénoncée est la revente de pièces à des prix élevés après les avoir achetés à des particuliers à moindre coût. Voici quelques exemples.
En 2008, la succession d'une collectionneuse canadienne a intenté un procès auprès du tribunal de New York contre deux experts du peintre français, Chaïm Soutine et la National Gallery de Washington. Les héritiers avaient induit leur parent en erreur en la convainquant de leur vendre, en 2004, une toile de Soutine datée de 1923 pour 1 million de dollars pour la revendre quelques mois plus tard à la National Gallery de Washington pour 2 millions de dollars. Après conclusion d'un accord, le musée a dû revendre la toile aux héritiers et les experts verser 210 000 dollars de dommages.
En 2009, la maison de vente aux enchères Phillips de Pury a du annuler une vente d'un lot de photographies de l'artiste Diane Arbus qui devaient rapporter plusieurs centaines de milliers de dollars après le dépôt d'une poursuite contre un marchand d'art de Philadelphie devant la cour fédérale de Brooklyn par un collectionneur qui avait été amené à vendre les photos pour 3 500 dollars. Un autre procès concerne une oeuvre du peintre français William Adolphe Bouguereau de 1889 achetée à un ordre religieux new-yorkais 450 000 dollars puis revendue 2 millions.
La difficulté de ce type d'affaires est de déterminer qui du professionnel ou du particulier fixe le prix de vente. Pour leur éviter certaines surprises, le quotidien américain recommande aux particuliers de multiplier les avis d'expertise pour agir avec le plus de prudence possible et conseille la consultation de sites tels que Artnet.com ou Artprice.com pour avoir une idée de la côte des artistes en vente publique. Autre solution : faire appel aux services d'un évaluateur professionnel en art dont beaucoup sont membres d'associations comme the Appraisers Association of America ou The International Society of Appraisers régies par des règles de déontologies rigoureuses.
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Les marchands d'art américains sont-ils encore dignes de confiance ?
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