Le Comité Colbert expose à la Fiac trois artistes pour « Rêver 2074 »

C'est assez naturellement que le Comité Colbert, qui réunit autour de la notion de progrès et de rayonnement 81 maisons de luxe et 14 institutions culturelles françaises, se devait d'aborder celle de science-fiction. Ainsi a été lancé avec l'université Geidai des arts de Tokyo le projet Rêver 2074, qui se décline sous plusieurs formes, littéraires et artistiques.

Le linguiste Alain Rey a été invité à créer des néologismes pour un dictionnaire imaginaire de 2074 (tels que « imagique » ou « artisanat immatérialiste »), tandis que six écrivains ont reçu commande de nouvelles réunies dans un livre, consultable en ligne (www.rever2074.com). A partir de celles-ci ont travaillé des artistes japonais : parmi eux, trois lauréates exposent cette semaine à la Fiac au Grand Palais (après une première manifestation en juin dernier au musée d'art de l'université de Tokyo).

L'œuvre qu'a créée Aya Kawato, Oriai, s'inspire de la nouvelle Facettes de Samantha Bailly, qui évoque l'invention de vêtements miroirs d'émotions. Mêlant peinture à l'acrylique et sérigraphie dans un maillage serré, elle s'inspire des motifs de tissage traditionnel autant qu'elle évoque les lignes répétitives d'un bug sur un écran d'ordinateur. A rebours de ce délire technologique, l'installation Peau de Kanako Kitabayashi s'inspire pourtant de la même nouvelle, qu'elle interprète de manière organique pour réaliser quatre sculptures aux formes hybrides associant des matières étrangères les unes aux autres comme la laine et la céramique, ou le nylon et la porcelaine. Sayada Shimada, enfin, a réalisé à partir de la nouvelle Noces de diamant de Jean-Claude Dunyach, dans laquelle un homme explore son passé et son avenir grâce à une pierre météorite, une installation visuelle et sonore à base de plaques de verre et d'écrans. Voice of Void : 4600000000 se présente comme une plongée rétro-futuriste entre l'infiniment grand et l'infiniment petit, dans l'intersection entre passé et futur.