LE CAIRE (EGYPTE) [23.02.16] – Une étude menée par un professeur d’archéologie à l’Université du Caire montre que les sites archéologiques en Ethiopie, au Soudan et en Egypte pourraient êtres endommagés par le barrage de la Renaissance en cours de construction et qui modifierait le niveau des eaux du Nil.
Une étude du Dr Abdel-Aziz Salem, professeur d’archéologie à l’Université du Caire, montre que les quantités d’eau (74 milliards de m3) contenues dans les réservoirs du barrage de la Renaissance, en construction depuis le mois de mai 2013 en Ethiopie, menacerait le patrimoine culturel des pays riverains du Nil relate Al-Ahram Hebdo. Selon le chercheur, les sites archéologiques situés à proximité du barrage risquent d’être submergés par les eaux tandis que les sites des régions plus éloignées, au Soudan et en Egypte, pourraient être affectés par la baisse du niveau des eaux.
Le temple d’Abou Simbel à Louxor ou encore la ville antique de Thèbes et la région de Philae seraient ainsi directement menacés par cette baisse des eaux, qui cause l’ébranlement des sols.
Le Dr Abdel-Aziz Salem a alerté la communauté internationale et appelé l’Unesco à agir « pour sauver le patrimoine et éviter les dégâts que ce barrage peut causer ou du moins diminuer leur impact ». D’autres craignent que le scénario de la construction du Haut-Barrage dans les années 60 ne se répète. Les temples de la région proches du barrage avaient été submergés par les eaux et l’Egypte avait dû demander l’aide de l’Unesco.
Cette thèse est néanmoins réfutée par d’autres spécialistes. Abass Charaqi, professeur de géologie à l’Institut des recherches africaines, estime au contraire que le barrage pourra stabiliser le niveau des eaux, comme le fait le barrage d’Assouan situé en aval du lac Nasser.
Avec une capacité de production électrique de 6 000 MW, le barrage de la Renaissance devrait être le plus grand barrage hydroélectrique d'Afrique. Situé en Ethiopie, sur le cours du Nil bleu, près de la frontière avec le Soudan et à une centaine de kilomètres en amont du barrage de Roseires, sa construction participe de la volonté éthiopienne de développer l'agriculture irriguée. Au-delà de la protection des sites archéologiques, le combat est politique puisque les eaux venues des plateaux éthiopiens représentent entre 80 et 95 % de l'eau consommée en Égypte. Le pays s’inquiète donc pour la part qu’il détient dans les eaux du Nil.
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Un barrage éthiopien en construction menacerait le patrimoine culturel de la région du Nil
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Abonnez-vous dès 1 €Le temple d'Abou-Simbel, l'un des monuments menacés par la construction du barrage © Photo Rémih - 2009 - Licence CC BY-SA 3.0