WINDHOEK (NAMIBIE) [04.12.15] – Les Fêtes du feu du solstice d’été dans les Pyrénées viennent rejoindre les 362 autres éléments déjà inscrits sur la Liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. 14 traditions françaises figurent sur cette liste.
La dixième session du Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, présidée par Trudie Amulungu (Namibie), s’est tenue du 29 novembre au 4 décembre à Windhoek en présence de 500 délégués d’une centaine de pays. Le Comité a inscrit 23 éléments sur un total de 35 candidatures, dont les Fêtes du feu du solstice d’été dans les Pyrénées, ainsi que 5 éléments sur la Liste du patrimoine immatériel nécessitant une sauvegarde urgente.
Dans le message vidéo qu’elle a adressé aux participants, la Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova, a remercié la Namibie d’accueillir la réunion : « C’est un signal fort pour l’Afrique, priorité globale de l’UNESCO. C’est un signal fort pour le patrimoine immatériel ».
La Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente recense les éléments du patrimoine vivant particulièrement fragiles ou en péril. L’inscription d’éléments de la Colombie, du Portugal (la fabrication des sonnailles), de l’ex-République yougoslave de Macédoine, de la Mongolie (le rituel pour amadouer les chamelles) et de l’Ouganda sur cette liste vise à permettre à ces États d’attirer l’attention internationale sur les dangers auxquels font face ces éléments ainsi que sur leurs engagements à mettre en œuvre des plans de sauvegarde au sein des communautés concernées. La liste compte désormais 43 éléments inscrits.
La candidature des « Fêtes du feu du solstice d’été dans les Pyrénées », portée par l’Andorre, la France et l’Espagne a été retenue sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Les fêtes du feu du solstice d’été ont lieu dans les Pyrénées dans 63 localités : 34 françaises, 3 andorranes et 26 espagnoles. À la nuit tombée, les habitants portent des flambeaux du sommet des montagnes pour embraser des bûchers de construction traditionnelle. Pour les jeunes, la descente de la montagne est un moment très spécial signifiant le passage de l’adolescence à l’âge adulte. Les fêtes sont aussi considérées comme un moment qui offre un temps pour la régénération des liens sociaux et le renforcement des sentiments d’appartenance, d’identité et de continuité, avec des célébrations qui comprennent des danses folkloriques et des repas communaux.
L’année dernière une autre tradition française avait été inscrite, le Gwoka de Guadeloupe, et l’année prochaine la France présentera la candidature du Carnaval de Grandville. Au total la France possède 14 éléments inscrits sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel, notamment la tapisserie d’Aubusson, le fest-noz, la gastronomie, ou encore l’équitation « de tradition française ». C’est la Chine qui possède le plus grand nombre de traditions inscrites sur cette liste, avec 38 au total.
Des éléments présentés par l’Algérie (le sbuâ, pèlerinage annuel à la zawiya Sidi El Hadj Belkacem), l’Argentine (le filete porteño, technique picturale traditionnelle), l’Ethiopie (le Fichee-Chambalaalla, festival du Nouvel an des Sidamas), la Grèce (le savoir-faire artisanal tiniote du marbre), le Turkménistan (le chant épique Görogly), l’Indonésie (trois genres de danse traditionnelle à Bali) ou encore la Corée du Nord (la préparation du kimchi) ont également été inscrits sur la Liste du patrimoine culturel immatériel, qui comporte désormais 363 éléments.
Apparue au début des années 1990, la notion de patrimoine culturel immatériel vise à protéger les traditions et les expressions vivantes héritées des ancêtres et transmises aux descendants, en opposition avec le patrimoine mondial, tourné vers les aspects matériels. En 2003 a été adoptée la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, établissant un Comité constitué de 24 Etats parties ainsi qu’une liste représentative du patrimoine culturel immatériel et une liste du patrimoine immatériel nécessitant une sauvegarde urgente, sur lesquelles les premiers éléments ont été inscrits en 2008. A ce jour la Convention a été ratifiée par 163 États parties.
Cette réunion du Comité a également été l’occasion d’étudier un ensemble de douze principes éthiques, dont le but est de prévenir toute forme d’irrespect et de détournement moral, juridique ou commercial du patrimoine culturel immatériel. On y trouve notamment l’importance du consentement libre, préalable et éclairé des communautés locales, le respect des droits des personnes concernées à une participation pleine et équitable à tout processus, projet et activité qui les concerne, et la reconnaissance de leur rôle crucial dans le maintien et la gestion de leur culture et de leur patrimoine.
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23 nouveaux éléments inscrits à l’inventaire du Patrimoine culturel immatériel
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