PARIS [31.03.15] - Le promoteur du patrimoine culinaire français, Jean-Robert Pitte, avance mardi une série d'arguments en faveur d'un espace dédié à la gastronomie au sein de l'Hôtel de la Marine dans une lettre ouverte à Valéry Giscard d'Estaing.
"Vous avez choisi de vous opposer en des termes particulièrement vigoureux à ce que les parties basses de ce bâtiment soient consacrées à la mise en valeur de notre gastronomie", écrit Jean-Robert Pitte, président de la Mission française du patrimoine et des cultures alimentaires (MFPCA).
L'ancien chef de l'État s'était vivement opposé, il a quelques jours, à ce projet le qualifiant de "palais de la saucisse".
Il avait dirigé, en 2011, une mission chargée de réfléchir à l'avenir du lieu qui avait préconisé de confier la gestion l'Hôtel de la Marine au Musée du Louvre, écartant à cette occasion le projet de vitrine gastronomique française présentée par la MFPCA.
Le Louvre avait finalement décidé de céder sa place au Centre de Musées nationaux (CMN).
"En 2011, lors de notre audition par la commission de vous présidiez, vous aviez pourtant prononcé des mots très aimables à l'égard du projet que notre mission", indique Jean-Robert Pitte.
"Dans la nouvelle configuration décidée par le président de la République de faire de l'Hôtel de la Marine un lieu phare de la valorisation de nos patrimoines, les espaces dévolus à la gastronomie seraient beaucoup moins étendus que dans le projet antérieur", précise-t-il.
"Il s'agirait avant tout de faire comprendre ce qu'est Le repas gastronomique des Français tel qu'il a été reconnu par l'Unesco comme un élément du patrimoine immatériel de l'humanité en 2010", ajoute M. Pitte.
L'Hôtel de la Marine, place de la Concorde à Paris, chef d'oeuvre de l'architecte Ange-Jacques Gabriel construit entre 1757 et 1774 pour abriter, dès 1772, le Garde-Meuble de la Couronne, ouvrira au public début 2017 et sera partiellement consacré au "patrimoine gastronomique français", a annoncé l'Élysée le 20 mars.
Le rez-de-chaussée "sera conçu pour faire découvrir aux touristes étrangers et à nos compatriotes le patrimoine gastronomique français", a souligné l'Élysée.
Une décision contre laquelle s'est aussitôt élevée l'Association des amis de l'Hôtel de la Marine pour qui le projet d'un " palais de Dame Tartine dans des lieux qui ont vu naître la République et où a été signée l'Abolition de l'esclavage apparaît déplacée".
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Avenir de l'Hôtel de la Marine : les défenseurs de la gastronomie en appellent à VGE
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Abonnez-vous dès 1 €L'Hôtel de la Marine, place de la Concorde, Paris, le 1er avril 2013 © photo Ludosane