PARIS
Pour couper court aux rumeurs, le CMN a publié un appel d’offres en vue de l’élaboration du projet commercial du monument historique.
PARIS - Le Centre des monuments nationaux (CMN) vient de publier un avis d’appel d’offres pour un marché d’assistance à l’élaboration d’un projet de promotion de la gastronomie à l’hôtel de la Marine, à Paris. En dépit des protestations véhémentes de Valéry Giscard d’Estaing, qui avait présidé en 2011 la commission chargée de plancher sur le devenir du bâtiment après le départ, prévu en janvier 2016, des services de l’état-major de la Marine nationale, le volet gastronomique de l’Hôtel va entrer dans sa phase d’élaboration. Sur le projet « commercial », il s’agit de rentabiliser les espaces de bureaux (d’une surface de plus de 7 000 m2), de moindre intérêt patrimonial, en les proposant à la location, et surtout de définir la ligne de l’espace rez-de-chaussée/entresol, qui sera le lieu de la promotion de la gastronomie française.
Si l’ouverture au public, dans le cadre d’un parcours, des appartements historiques du premier étage fait l’unanimité, la polémique sur la destinée commerciale du lieu a failli en effet ressurgir en mars dernier, au détour d’un communiqué de l’Élysée. Le texte claironnait l’ouverture d’un haut lieu pour la promotion de la gastronomie française, sans plus de détails. Porté par Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, ce volet futur du bâtiment est cependant redouté par l’Association des amis de l’hôtel de la Marine (lire le JdA no 432, 27 mars 2015), rejoints en avril par l’Académie des beaux-arts. Cette dernière s’inquiète de « la décision récemment dévoilée consistant à implanter un espace en partie commerciale dans un endroit aussi prestigieux », une décision qui « lui paraît inappropriée et nuisible à cet emblème de la place de la Concorde ».
« Proposition esthétique »
Pour couper court à la polémique renaissante, le CMN, choisi comme opérateur chargé de l’exploitation du lieu, a décidé de jouer la carte de la transparence, et dément la rumeur selon laquelle la Semmaris, gestionnaire de Rungis, en association avec l’architecte Jean-Michel Wilmotte, aurait déjà été choisie pour le projet. En publiant un avis d’appel d’offres, le CMN montre que les jeux restent ouverts. Selon l’avis publié, le titulaire du marché « présentera une projection spatiale, une application fonctionnelle et une proposition esthétique du volet gastronomique en tenant compte des spécificités patrimoniales d’un bâtiment classé monument historique dans son intégralité : à cet effet, il envisagera dans ses propositions différentes hypothèses incluant ou non l’utilisation des sous-sols du bâtiment et la couverture de la cour des ministres ».
Autre manière de neutraliser les opposants du projet gastronomique, le Centre des monuments nationaux va créer un comité consultatif « composé d’experts » pour « veiller à la cohérence d’ensemble du projet », tout en réitérant le souci de voir le site s’autofinancer en partie. Le projet se fera sans Martin Ajdari, ancien directeur de cabinet d’Aurélie Filippetti puis de Fleur Pellerin, missionné en mars dernier par l’Élysée pour coordonner les études d’élaboration : le 20 mai, il a été nommé directeur général des Médias et des Industries culturelles au ministère de la Culture.
L’hôtel de la Marine devrait ouvrir ses portes pour la première fois au public dans le courant de l’année 2017.
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L’hôtel de la Marine sous contrôle
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Abonnez-vous dès 1 €L'Hôtel de la Marine, place de la Concorde, Paris. © Photo : Siren.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°437 du 5 juin 2015, avec le titre suivant : L’hôtel de la Marine sous contrôle