TERVUREN / BELGIQUE
TERVUREN (BELGIQUE) [04.11.13] – Pour se débarrasser de son image de « musée colonial », le musée africain de Tervuren, dans la banlieue de Bruxelles, va fermer fin novembre 2013 pour une rénovation d’envergure. Les travaux devraient se terminer dans le courant de l’année 2017.
Le Musée Royal de l’Afrique Centrale de Tervuren (MRAC) en Belgique, dans la banlieue de Bruxelles, va bénéficier de travaux à partir de fin novembre 2013 jusqu’en 2017 afin de rénover en profondeur son image, et de quitter son étiquette de musée colonial. Il est prévu de rénover tout à la fois les bâtiments ainsi que l’esprit de ce château du XIXe siècle, construit par le roi Léopold II. La maîtrise d’oeuvre a été confiée à l’Association temporaire Stephane Beel Architecten.
Le musée devrait être doté d’une infrastructure contemporaine et d’une nouvelle trame muséographique. L’élément le plus marquant de ce projet est le nouveau pavillon d’accueil qui doit se dresser entre le pavillon de la Direction et le palais des colonies. Y seront regroupés la boutique, la billetterie, l’accueil et le restaurant, pour dégager et agrandir les espaces d’exposition dans l’ancien bâtiment. Les deux bâtiments anciens et modernes seront reliés par un couloir souterrain. Le bâtiment classé sera, quant à lui, restauré dans l’esprit de l’architecte Girault.
Selon le directeur du MRAC, Guido Gryseels, « Peu de choses ont changé depuis son ouverture en 1910, et sa dernière rénovation date de 1958 ». Avec une muséographie datée et des vitrines mal éclairées, il était temps que le Musée de l’Afrique Centrale de Tervuren change de cap.
Ses collections sont extrêmement riches, avec quelques 150 000 objets ethnographiques, attirant environ 130 000 visiteurs par an. Elles proviennent principalement de la République Démocratique du Congo. Ce sont les militaires, missionnaires, administrateurs coloniaux, les commerçants et les scientifiques qui ont constitué la base des collections avant 1960. Puis elles ont été enrichies petit à petit grâce à des expéditions scientifiques organisées en collaboration avec des instituts africains. Un des objets les plus populaires est une longue pirogue de 22 mètres et sa statue de l’homme léopard, figure popularisée par Hergé dans « Tintin au Congo ».
Pour Joseph Djongakodi Yoto, représentant des associations de la diaspora africaine au musée, « ce musée montre comment l’homme blanc voyait l’Afrique il y a un siècle au temps de la colonisation triomphante ». Pour la direction, la difficulté est donc de rénover l’image du musée tout en conservant les signes de l’ancienne gloire du Congo Belge, inscrits sur le bâtiment, lui-même classé Monument Historique.
Guido Gryseels reconnaît que la mission ne sera pas facile : « Nous allons essayer de retrouver un équilibre avec la muséographie, en adoptant un regard critique sur l’histoire, et en accordant une grande place à l’Afrique centrale d’aujourd’hui ». Cette démarche va de pair avec un changement des mentalités de la société belge, moins liée affectivement avec son passé colonial, capable de prendre davantage de recul.
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Le Musée Royal de l’Afrique Centrale de Tervuren de Bruxelles va fermer ses portes pour quatre ans de travaux
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