TERVUREN / BELGIQUE
Ambassadeur en Afrique, Bart Ouvry connaît bien l’ancienne colonie congolaise à l’origine de la création du musée en 1910.
Parmi la série de nominations à la tête des dix établissements scientifiques fédéraux de Belgique, la plus attendue concernait celle du Musée royal de l’Afrique centrale de Tervuren. Renommé Africa Museum en 2018, l’établissement situé en périphérie de Bruxelles sera dirigé non pas par un conservateur ou un historien, mais par un diplomate.
Bart Ouvry va en effet quitter son poste d’ambassadeur de l'Union Européenne au Mali qu’il occupait depuis 2019 pour succéder à Guido Gryseels, parti à la retraite après 21 ans passés à la tête du musée. Durant son long mandat, Guido Gryssels a contribué à moderniser cet ancien musée colonial qui possède l’une des plus importantes collections d’art africain du monde : plus de 250 000 objets d’Afrique centrale, 600 000 photos et 600 vidéos datant d’avant 1960, ainsi qu’une remarquable collection de la faune locale, avec 10 millions de spécimens conservés. Ouvert au début du XXe siècle, le musée - initialement appelé « Musée du Congo » - servait de vitrine à la colonisation de cette partie de l’Afrique centrale par le roi Léopold II à partir de 1885. Les trois quarts de ses collections en sont issues.
Diplomate chevronné de 62 ans, Bart Ouvry connaît très bien l’Afrique : il a d’abord été ambassadeur de Belgique au Kenya de 2011 à 2014 puis est devenu en 2016 ambassadeur de l'Union Européenne en République démocratique du Congo (RDC), l’ex-Congo belge (indépendant depuis 1960). Il en a été expulsé en 2018 en représailles des sanctions européennes prises contre le régime du président Kabila. Il a néanmoins affirmé avoir d’excellentes relations dans ce pays, y retournant par la suite (la RDC est dirigée depuis 2019 par Félix Tshisekedi).
Bart Ouvry a fait valoir son expérience de terrain et son réseau africain, notamment en RDC, ainsi que son goût pour l’art du continent, y compris contemporain. Sa nomination intervient alors que de nombreuses discussions portent sur la poursuite des restitutions d’œuvres d’art volées sous la colonisation. « Un des enjeux pour le musée, mais pas le seul, sera la question de la décolonisation, a déclaré Ouvry sur RTL Info (télévision belge). Tout ce qui a été volé doit être retourné au pays d'origine, comme le stipule une loi belge ». Le gouvernement du pays a voté en 2021 un nouveau cadre juridique permettant le transfert du domaine public de l'État au « domaine privé » des objets considérés comme spoliés, afin de pouvoir les restituer.
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Un diplomate pour diriger l’Africa Museum de Tervuren
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