PARIS
Après avoir perdu ses collections d’ethnologie et craint pour sa propre survie, comment le Musée de l’Homme s’est-il reconstruit ?
L’histoire du Musée de l’Homme est intimement liée à celle du Muséum national d’histoire naturelle, qui a été restructuré en 2002 et dont il constitue l’un des dix départements. Notre vocation est de faire connaître les collections concernant l’homme, notamment les collections de préhistoire et d’anthropologie. Pour repenser le Musée de l’Homme, avec Serge Bahuchet et François Sémah [respectivement directeur du département hommes, natures et sociétés et directeur du département préhistoire], nous nous sommes recentrés sur les propos de Paul Rivet : « L’autre, c’est nous. » L’humanité est un tout dans le temps et l’espace ; nous travaillons sur l’unité de l’espèce humaine. Il y a beaucoup à faire, car nombre d’idées préconçues circulent comme cette notion de « chaînon manquant ». L’image de l’évolution de l’homme implique l’idée, erronée, que l’homme soit l’aboutissement de l’évolution totale. C’est aussi peu probable que de penser que le Soleil et les étoiles tournent autour de la Terre !
Comment les parcours permanent et temporaire du musée s’organiseront-ils ?
Les formes restent à définir, mais je peux d’ores et déjà dire qu’il y aura des expositions temporaires autour de grands thèmes comme la naissance ou l’esthétique. Les espaces permanents, traitant de l’histoire naturelle de l’homme, seront eux-mêmes destinés à évoluer tous les trois ou quatre ans. Y seront abordées des questions fondamentales et identitaires du Musée de l’Homme, et ce, dans un rapport constant avec des préoccupations contemporaines. Le but est de mieux comprendre nos sociétés d’aujourd’hui et d’anticiper les grandes questions de demain.
Outre l’architecture et l’accueil du public, qu’est-ce qui va réellement changer ?
Depuis 1635, chercheurs et publics se rencontrent au Musée de l’Homme. Cette tradition va perdurer et l’établissement va poursuivre ses missions d’enseignement, ses conférences, ses recherches scientifiques, ce, en abordant des problématiques contemporaines et en utilisant les outils d’aujourd’hui comme Internet ou le numérique. En prime, nous serons un véritable laboratoire concernant la muséographie. Nous allons tester de nouvelles manières d’entrer en contact et de dialoguer avec le public. Une mosaïque d’idées devrait permettre de faire évoluer cet établissement si particulier, musée à la fois de science et de société.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Zeev Gourarier, directeur du Musée de l’Homme
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°251 du 19 janvier 2007, avec le titre suivant : Zeev Gourarier, directeur du Musée de l’Homme