Un parc de sculptures a été inauguré en janvier sur le front de mer.
C’est un projet au long cours, dont l’idée, qui a émergé en 1998, a abouti en janvier 2007 à l’inauguration de l’Olympic Sculpture Park. Édifier, sur un ancien site industriel posté sur le front de mer, à la lisière du centre-ville, un parc de sculptures permettant au Seattle Art Museum (SAM) d’exposer des œuvres hors format dans un cadre unique. Ce parc ne serait pas une simple pelouse avec de l’art mais fonctionnerait tel un véritable écosystème.
Sur un terrain malcommode de 3,6 h, plongeant en forte déclivité vers la mer et traversé par rien de moins qu’une autoroute et une voie ferrée, les architectes Marion Weiss et Michael Manfredi sont parvenus à unifier les trois parcelles séparées en créant une promenade en forme de « Z » au sommet de laquelle se trouve un pavillon d’accueil.
Points de vue
Déjà honoré par trois prix, parmi lesquels le Veronica Rudge Green Prize in Urban Design 2007 de la Harvard University Graduate School of Design, le parcours traverse quatre environnements écologiques distincts (forêt à feuillages persistants, prairies, plantes des bords de mer…), représentatifs de la diversité naturelle du nord-ouest des États-Unis. Y prennent place des œuvres de la collection du musée et d’autres commandées pour l’occasion, telle la fontaine Father and Son (2004-2005) de Louise Bourgeois (des jets d’eau montant et descendant cachent ou révèlent, mais toujours séparent, un père et son fils), ou l’habillage des garde-corps d’une passerelle réalisé par Teresita Fernández. Avec Seattle Cloud Cover (2004-06), l’artiste s’amuse des changements climatiques, des variations de lumière et des saisons avec des plaques de verre intégrant des images de nuages colorés. En pleine intersection urbaine, Mark Dion a installé son Neukom Vivarium (2004-2006) où l’on peut étudier la base d’un arbre et des insectes.
Mark Di Suvero, Louise Nevelson, Beverly Pepper, Richard Serra ou Tony Smith (et son Stinger [1967-1999], sorte de magnifique forteresse géométrique) sont également de la partie. La structure du parc, en lames ascendantes et descendantes, ménage plusieurs points de vue sur leurs travaux, qui en enrichissent la lecture. C’est à cet égard le Eagle (1971) d’Alexander Calder qui produit à la fois la plus forte et la plus poétique impression. Juchée sur l’un des points les plus élevés du site, l’œuvre se détache sur la mer tandis que sa matière et sa couleur semblent faire écho aux cargos chargés de conteneurs croisant au large.
Conçu pour offrir et révéler des surprises au visiteur, l’arrangement des lieux n’est pas gravé dans le marbre, une partie des œuvres étant appelée à changer au gré des saisons et des commandes.
- Architectes : Marion Weiss, Michael Manfredi, Weiss/Manfredi Architecture/Landscape/Urbanism, New York - Surface : 3,6 hectares - Coût du projet : 85 millions de dollars - Nombre d’œuvres : 21
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« Z » pour sculptures
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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°259 du 11 mai 2007, avec le titre suivant : « Z » pour sculptures