Un portrait d’Erasme attribué à Hans Holbein le Jeune vient d’être dévoilé au Musée Boijmans Van Beuningen, à Rotterdam, dans le cadre de l’exposition « Images d’Erasme » (jusqu’au 8 février).
ROTTERDAM - Récemment découvert, ce tableau avait été vendu à Drouot-Richelieu, à Paris, le 27 septembre 2000, sous le marteau de Me Raymond de Nicolay, pour la modique somme de 2 000 euros. Nul n’y avait apparemment reconnu le visage de l’humaniste néerlandais et l’œuvre avait été cataloguée parmi des pièces mineures. Elle est aujourd’hui entre les mains d’un collectionneur zurichois.
Depuis, le tableau a été nettoyé et une couche de peinture sombre masquant l’arrière-plan du tableau a été gommée. La grande qualité du portrait a ainsi été révélée, en particulier la belle facture des mains, du livre et de la fourrure. Les recherches sur la provenance ont indiqué que le vendeur était un héritier de la princesse Marie de Robech Levis-Mirepoix, décédée en 1997 au château de Malesherbes, près d’Orléans. Elle était la dernière descendante de la respectable famille Lamoignon. En 1721, un membre de cette famille avait hérité de la succession Dinteville. Or le chef-d’œuvre d’Holbein, le double portrait Les Ambassadeurs (1533, National Gallery of Art de Londres), représente Jean de Dinteville. Il est permis de rêver que ce portrait d’Erasme ait été autrefois la propriété de Jean de Dinteville…
Dans le catalogue de l’exposition de Rotterdam, Peter Van der Coelen, conservateur au Boijmans Van Beuningen, indexe le portrait sous le nom d’Holbein et le date autour de 1530. À cette époque, Holbein et Erasme résidaient tous deux à Bâle. Dans l’essai publié dans l’ouvrage, le conservateur se montre plus prudent, arguant que le tableau « est très proche d’Holbein ». Si la datation du tableau du vivant d’Holbein n’est pas contestée par la communauté des spécialistes, ceux-ci sont loin d’être d’accord sur l’authenticité. Estimer le tableau, s’il est toutefois authentifié, sera d’autant plus difficile que les œuvres d’Holbein sont très rares et qu’aucune de ses pièces majeures n’a été vendue ces dernières années. Sous réserve que les experts parviennent à un consensus, ce portrait pourrait valoir plusieurs dizaines de millions d’euros. Son attribution est au programme du colloque organisé par le musée de Rotterdam le 23 janvier.
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Un nouveau portrait d’Erasme ?
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°295 du 23 janvier 2009, avec le titre suivant : Un nouveau portrait d’Erasme ?