Le magnat japonais de l’immobilier et des travaux publics Minoru Mori a annoncé l’ouverture en 2003 du Mori Art Centre, un gigantesque musée au sommet d’une tour de 54 étages dans le quartier de Roppongi, où se trouvent la plupart des bars et boîtes de nuit de Tokyo. À l’origine du projet, un accord passé avec le Musée d’art moderne de New York.
TOKYO (de notre correspondante) - Minoru Mori s’intéresse à l’art et collectionne les œuvres de Le Corbusier, mais c’est sa femme, Yoshiko, qui s’occupe du domaine culturel. Elle est membre du conseil d’administration de la Royal Academy et semble être à l’origine des contacts entre le Mori Art Centre et le Musée d’art moderne (MoMA) à New York, dont le directeur, Glenn Lowry, a co-présidé le lancement du projet à Tokyo, le mois dernier. L’institution américaine prodiguera “conseils et assistance pour apprendre au musée à voler de ses propres ailes”, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Tokyo. Interrogés sur les honoraires qui seront versés au MoMA pour ses services, Glenn Lowry et Minoru Mori ont refusé d’en communiquer le montant mais admis que la somme était “importante”.
Glenn Lowry tient beaucoup à marquer la différence entre cet accord et celui qui lie depuis l’an dernier le Musée des beaux-arts de Boston à la Fondation pour les arts de Nagoya pour la création d’une “filiale” du musée américain au Japon (lire le JdA n° 73, 18 décembre 1998). “Notre alliance est la première de celles que Minoru Mori va établir, car il en conclura d’autres, tandis que l’accord Nagoya/Boston est un simple contrat de prêts”, explique-t-il. “Le Mori” ouvrira en 2003, avec une exposition inaugurale d’œuvres de la seconde moitié du XXe siècle prêtées par le MoMA et pour lesquelles le musée japonais payera “le tarif normal, qui n’a pas non plus été divulgué. Créé en 1999, un comité international consultatif réunit Norman Rosenthal (Royal Academy, Londres), Werner Spies (Centre Pompidou, Paris), et Wenzel Jacobs (Kunst und Ausstellungshalle der BRD, Bonn).
Le Mori Art Centre sera installé au sommet de ce qui sera l’une des tours les plus hautes du Japon, cinquante-quatre étages dominant le quartier de Roppongi (“les six arbres” en japonais). Un site de dix hectares, actuellement occupé par des petites boutiques et des maisons basses, sera rasé pour faire place à des immeubles résidentiels, des bureaux, des boutiques, des restaurants de luxe et un hôtel cinq étoiles. “La tour de Roppongi Hills sera visible de partout dans la ville”, s’enthousiasme un peu prématurément le communiqué de presse. Occupant les derniers étages de la tour, cette “icône culturelle” disposera d’espaces d’exposition de 6 000 m2 pour présenter de l’art contemporain japonais et asiatique, de l’art occidental moderne et des travaux d’architectes et d’urbanistes. Une entrée et un ascenseur desserviront exclusivement le Mori et une terrasse panoramique qui promet d’attirer les foules. Le billet donnera accès à la fois au musée et à la terrasse. Plus de deux millions de visiteurs annuels sont attendus.
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Un musée au 54e étage
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°103 du 14 avril 2000, avec le titre suivant : Un musée au 54e étage