Le Musée national de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg est sur le point d’ouvrir une antenne dans un complexe historique d’Amsterdam. Ce projet d’expansion internationale s’effectuera en deux temps, avec une première ouverture de salles prévue en février 2004 et un achèvement de l’ensemble en 2007. La capitale hollandaise, dont la vie culturelle est déjà riche, bénéficiera non seulement d’un accès privilégié aux chefs-d’œuvre du musée national russe mais profitera aussi d’expositions temporaires et itinérantes.
AMSTERDAM - L’Ermitage d’Amsterdam ouvrira ses portes en 2004 dans un bâtiment de 4 000 m2 du XVIIe siècle, le Amstelhof, situé au bord du canal Nieuwe Herengracht. Bien plus qu’une simple antenne, l’édifice, une fois rénové, sera de taille à rivaliser avec le Stedelijk Museum de la ville.
La réhabilitation du bâtiment s’effectuera en deux temps. Le 28 février 2004 seront inaugurées 6 salles réservées aux expositions temporaires organisées par le musée russe. Cette première étape de la rénovation concerne l’immeuble Neerlandia ; son budget s’élève à 4 millions d’euros. L’ensemble du Amstelhof ne sera pas achevé avant 2007, avec un espace pour les expositions permanentes ainsi que des galeries réservées à des expositions itinérantes internationales, mais aussi en provenance de l’Ermitage et d’autres musées russes.
Bien que l’Ermitage jouisse d’un accord trilatéral de partage des collections avec le Guggenheim de New York et le Kunsthistorisches Museum de Vienne, ces institutions n’entrent pas dans l’accord signé avec l’Ermitage d’Amsterdam. Son budget total de 39 millions d’euros sera entièrement financé par des organismes hollandais, en grande partie par le mécénat privé de Sponsor Bingo Lottery, mais aussi grâce à l’aide publique de la municipalité d’Amsterdam, de la province de la Hollande du Nord, et de la contribution du WE Jansen Fund. L’Ermitage de Saint-Pétersbourg percevra un pourcentage sur les revenus du musée.
Une collaboration initiée dès 1991
Ernst Veen, directeur de la Fondation De Nieuwe Kerk, à Amsterdam, est à l’origine de ce projet. Depuis 1980, la fondation organise des expositions dans une église du XVe siècle située à côté du Palais Royal, sur la place du Dam. Son objectif principal étant d’exposer de l’art non hollandais, plutôt rare à Amsterdam, les collaborations avec l’Ermitage se sont multipliées depuis 1991, avec notamment des expositions sur Catherine la Grande, les Stroganov, les Scythes et les Aztèques.
Aujourd’hui président de la Fondation de l’Ermitage sur l’Amstel, Ernst Veen a créé en 1994 la Fondation des amis de l’Ermitage aux Pays-Bas, pour laquelle il a réussi à réunir 2 millions de dollars. Cet argent a permis la réparation du toit et l’amélioration de l’éclairage des galeries Rembrandt et des maîtres flamands du musée de Saint-Pétersbourg. Lorsque Ernst Veen a appris que l’Église réformée hollandaise, propriétaire des quartiers généraux de De Nieuwe Kerk, mettait à disposition un nouveau bâtiment à usage culturel, il a tout naturellement proposé de convier l’Ermitage à Amsterdam.
Tandis qu’il s’efforce d’améliorer les finances de son institution à travers divers projets internationaux, le directeur de l’Ermitage, Mikhail Piotrovsky, a été séduit par l’idée. Outre le partenariat avec le Guggenheim, il a initié l’aménagement des salles de l’Ermitage inaugurées cet été à Somerset House à Londres, et il examinerait actuellement les possibilités qu’offrent l’Espagne et Buenos Aires.
Le nouveau siège du musée, le Amstelhof, a été fondé en 1671 par l’Église réformée hollandaise pour abriter les personnes âgées. Au milieu des années 1990, la structure ne présentant plus les normes de sécurité requises, l’Église a relogé ses résidents. À l’annonce des plans pour une nouvelle antenne de l’Ermitage, l’Église a vendu l’édifice à la municipalité, qui l’a par la suite confié à la Fondation de l’Ermitage sur l’Amstel.
L’exposition inaugurale, présentant une centaine de bijoux grecs anciens en or découverts dans la région de la mer Noire, sera suivie d’une exposition sur Nicolas et Alexandra, puis d’une rétrospective sur la peinture vénitienne, en 2005. La Fondation de l’Ermitage sur l’Amstel attend 40 000 visiteurs dès la première année.
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Un Ermitage pour Amsterdam
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°178 du 10 octobre 2003, avec le titre suivant : Un Ermitage pour Amsterdam