Le Metropolitan Museum of Art de New York vient d’acquérir Le reniement de saint Pierre, une toile que Caravage aurait peinte peu avant sa mort, en 1610. La seule autre peinture très tardive de Caravage connue hors d’Italie est Salomé recevant la tête de saint Jean-Baptiste, acquise en 1973 par la National Gallery de Londres.
NEW YORK. Le Metropolitan Museum of Art de New York n’a révélé ni le nom du vendeur du Caravage – il s’agirait du marchand Herman Shickman – ni son prix. Keith Christiansen, conservateur des Peintures, a simplement déclaré que "le vendeur l’avait proposé à un prix tellement bas que le musée aurait été fou de ne pas l’acheter." Le montant de la transaction se situerait entre 3 et 7 millions de dollars (18 à 42 millions de francs), avec un versement échelonné sur plusieurs années. Ce tableau est venu rejoindre récemment le corpus des œuvres du Caravage, bien qu’il ait probablement figuré dans un inventaire de la Casa Savelli, à Rome, en 1650. Acheté en Italie après la Seconde Guerre mondiale par les Caracciolo, l’une des plus anciennes familles napolitaines, Roberto Longhi l’a identifié comme étant un Caravage en 1964, la toile ayant été nettoyée et restaurée entre 1959 et 1963. Alors qu’elle était en mauvais état, sale et obscurcie par les repeints, Longhi l’avait tout d’abord attribuée à Manfredi. L’œuvre date de la période la plus tardive et la plus austère du peintre. "Le Caravage que l’on connaît et admire est celui de la période romaine, aux couleurs fortes, aux effets de lumière et d’ombre tirés de son étude directe du corps humain, indique Christiansen. Après son départ de Rome, je pense qu’il a cessé d’utiliser des modèles. Plus sombres et monochromatiques, ses tableaux sont alors exécutés en touches rapides". Shickman a acquis le tableau à la fin des années soixante-dix. Présenté pour la première fois au public lors de l’exposition itinérante "La peinture à Naples, de Caravage à Giordano", en 1982-1983, le Saint Pierre figurait en 1985 dans "L’époque de Caravage", au Metropolitan Museum of Art de New York. À l’occasion d’une demande de prêt de la toile pour une exposition de peintures religieuses caravagesques au Jesuit Boston College, prévue pour février 1999, Keith Christiansen a rappelé au propriétaire que le musée était toujours intéressé par la toile. "Le lendemain, il m’annonçait son désir de voir le Saint Pierre aller au Metropolitan et d’arriver à un accord", précise le conservateur.
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Un Caravage tardif pour le Met
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°42 du 29 août 1997, avec le titre suivant : Un Caravage tardif pour le Met