Le Musée des tissus de Lyon s’équipe d’une banque d’images pour mieux connaître et faire connaître ses collections. Un projet de 3 millions de francs, mené sur trois ans à l’initiative de la Chambre de commerce et d’industrie de la ville.
LYON (de notre correspondant) - "Le musée dispose de 4 millions de pièces, mais ce patrimoine était méconnu car il était peu accessible", explique le directeur du projet, Pierre-Edmond Desvignes. À Lyon, le Musée des tissus dépend de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI). Le projet veut donc "rentabiliser un fonds documentaire exceptionnel, en tenant compte des réalités du marché". Deux études préliminaires ont été nécessaires avant de débloquer un budget largement pourvu par des partenaires publics comme le ministère de la Culture (1 million de francs) et celui de l’Industrie (1 million de francs), la réalisation utilisant le matériel informatique disponible sur le marché.
Une sélection a été effectuée en fonction de l’intérêt et de la fragilité des échantillons. Ainsi, les esquisses de la collection Bianchini-Ferrier, les tissus de la maison Coudurier-Fructus, les albums de Prud’hommes, ont été informatisés en priorité.
La chaîne d’informatisation a été simplifiée au maximum "pour éviter les pertes de qualité", explique Jérôme Manin, chargé de la campagne photographique. Équipé d’un appareil qui transmet directement les images sur ordinateur, il retouche ensuite à la palette graphique les photographies, en les comparant avec l’original. L’échantillon de tissu fait l’objet d’une fiche détaillée, précisant notamment son origine, sa technique etc. Un travail minutieux, qui permet de saisir environ 50 échantillons par jour, soit 20 000 aujourd’hui. L’objectif est d’atteindre 30 000 échantillons à la fin de cette année.
Ces données sont d’ores et déjà accessibles aux professionnels. Avec un "mot clé", un industriel peut faire des recherches très pointues. Par exemple, en sélectionnant les mots fleurs et papillons, il verra apparaître tous les échantillons du musée comportant ces motifs. À raison de 500 francs l’heure de consultation, les dessinateurs peuvent "s’informer et s’inspirer", explique Odile Blanc, qui a la charge de cataloguer les tissus, "car les possibilités de consultation sont virtuellement infinies".
Mais au-delà de la fascination technologique que ne manque pas d’exercer ce type d’outil, il semble bien correspondre à un besoin : les heures de consultation sont en augmentation, et les industriels comme les chercheurs se pressent au musée. Ce succès sera sans doute amplifié par la mise à la disposition du public d’une "borne informatique". Les tissus extraordinaires, mais cachés, du musée apparaîtront alors au grand jour sans craindre la lumière.
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Tissus sur trame informatique
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°11 du 1 février 1995, avec le titre suivant : Tissus sur trame informatique