L’art britannique conservé dans les collections de la Tate Gallery, à Millbank, et du Victoria & Albert Museum sera désormais considéré « comme un héritage unique », dont les deux institutions pourront disposer pour des expositions ou en prêt à long terme. Ainsi, des œuvres de Constable quitteront le V&A pour la Tate, qui ouvrira en 2001 une galerie consacrée au peintre. Cette décision pourrait avoir des conséquences importantes sur la coopération entre les différents musées nationaux de Londres.
LONDRES (de notre correspondant) - Dans un communiqué commun inhabituel, les administrateurs de la Tate Gallery et du Victoria and Albert Museum (V&A) ont annoncé que l’art britannique en leur possession “serait dorénavant considéré comme un héritage unique, équitablement disponible pour des expositions dans les deux institutions, avec des prêts pouvant aller jusqu’à cinq ans”. À l’origine de ce programme d’échanges, la réouverture de la Tate Gallery of British Art, à Millbank, et l’inauguration des nouvelles Galeries d’art britannique du V&A, en 2001. Une vingtaine de Constable conservés au V&A iront à la Tate Millbank, afin de renforcer l’accrochage de la galerie Constable, qui devrait ouvrir en 2001. Stephen Deuchar, directeur de la Tate Gallery of British Art, souligne que ces trois salles, financées par la Fondation Wolfson et l’Heritage Lottery Fund, devraient “donner à Constable la même importance qu’à Turner”, auquel une aile est déjà consacrée. Parmi les Constable destinés à Millbank figurent des esquisses à l’huile du Cheval franchissant un fossé, de Cottage dans un champ de maïs et de la Baie de Weymouth. Les autres œuvres provenant du V&A sont des miniatures et des sculptures.
En retour, pour ses nouvelles Galeries d’art britannique dont l’inauguration est prévue en novembre 2001, le V&A recevra la Famille Strode de Hogarth, qui s’inscrira dans une exposition sur le XVIIIe siècle ; le Portrait d’un officier de Dobson pour évoquer le Grand Tour ; le Portrait (émaillé) d’un jeune gentleman par Stubbs, afin d’illustrer la participation de Wedgwood aux arts plastiques ; et le Nocturne en bleu et argent de Whistler pour mettre en évidence l’influence du Japon. Des œuvres non britanniques feront également l’objet d’échanges – sans plus d’information pour l’instant –, qui permettront aux “beaux-arts et aux arts décoratifs d’être vus dans un contexte approprié”.
Le communiqué des administrateurs de la Tate Gallery et du V&A indique également que “la possibilité de monter des expositions communes sera étudiée, avec, chaque fois que possible, un partage des compétences des conservateurs.” Une décision qui pourrait avoir des implications à long terme.
En septembre 1996, la Tate et la National Gallery avaient décidé que l’année 1900 serait la ligne de partage entre leurs collections, et 64 œuvres avaient alors été échangées en prêts à long terme. Neil MacGregor, directeur de la National Gallery, appelait il y a deux ans à plus de collaboration entre les musées londoniens, soulignant que l’œuvre de Constable était aujourd’hui éparpillée entre le V&A, le British Museum, la Tate et la National Gallery.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Tate et V&A : compte joint
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°87 du 27 août 1999, avec le titre suivant : Tate et V&A : compte joint