Tadao Ando lauréat du Pritzker Prize

Architecture

Par Emmanuel Fessy · Le Journal des Arts

Le 1 mai 1995 - 345 mots

Après le Français Christian de Portzamparc l’an dernier, le Japonais Tadao Ando reçoit ce mois-ci le Pritzker Prize, l’une des plus hautes distinctions en architecture, dotée de 100 000 dollars par la Fondation Hyatt.

PARIS - Déjà couronné par de nombreuses récompenses, Tadao Ando est le troisième Japonais à recevoir le Pritzker Prize, après Kenzo Tange (1987) et Fumihiko Maki (1993). Âgé de 53 ans, Ando n’est pas diplômé en architecture. Il s’est formé en autodidacte, d’abord au contact des charpentiers de la région d’Osaka, où il est né, puis en voyageant en Europe et dans le monde, voyages qu’il finançait avec les gains obtenus lors de combats de boxe…

Si certains architectes, comme Kazuo Shinohara, jouent sur le "chaos" de la ville japonaise, Ando, lui, a plutôt tendance à le rejeter en développant une architecture protégeant l’individu contre un environnement néfaste.

Avec une géométrie simple, des murs en béton parfait, il a développé une poétique de l’espace et de la lumière isolant l’homme de la ville, ou au contraire l’ouvrant sur la nature. Après avoir été reconnu pour des maisons individuelles, il a réalisé des constructions d’une autre échelle : sièges de société à Osaka, musées à Himeji, centres commerciaux à Kyoto et Tokyo… Il a également signé plusieurs édifices religieux, trois chapelles et un temple bouddhiste.$*

Hors du Japon, Ando n’a reçu que deux commandes : un centre de séminaires pour le groupe de design Vitra, en Allemagne, et un centre de recherches pour Benetton à Trévise, en Italie. Mais les visiteurs de l’Exposition universelle de Séville (1992) gardent le souvenir de l’imposant vaisseau de bois qu’il avait édifié pour le pavillon japonais, symbole à la fois de la nouvelle puissance nipponne et d’une alliance toujours vivace entre tradition et modernité.

La France n’a pas encore fait appel à lui, malgré le succès remporté par l’exposition que lui avait consacrée le Centre Pompidou en 1993. Paris avait préféré choisir Kenzo Tange, au moment où la fièvre créatrice du patriarche s’était singulièrement éteinte, comme en témoigne le décevant Grand Écran de la place d’Italie.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°14 du 1 mai 1995, avec le titre suivant : Tadao Ando lauréat du Pritzker Prize

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