Italie - Musée - Services

Spritz et raviolini au Mediterraneo

Par Anne-Cécile Sanchez · L'ŒIL

Le 28 mars 2022 - 412 mots

ROME / ITALIE

Rome - « Chez nous, explique cette amie italienne, c’est tout le contraire de la France. C’est d’abord le secteur privé, à travers les fondations et les collectionneurs, qui a soutenu la création contemporaine. L’État s’est engagé plus tard : le MAXXI n’a ouvert qu’en 2010, et c’est la première institution nationale qui soutient l’art actuel. »

Ce Musée des arts du XXIe siècle fait la fierté des Romains, qui y viennent en famille. Situé en vis-à-vis, son restaurant, le Mediterraneo, est très apprécié pour sa carte de cocktails et sa programmation musicale du jeudi au dimanche. On s’y est installés en sortant de l’exposition consacrée à la vidéaste chinoise Cao Fei. Depuis le dernier étage du MAXXI, une large ouverture vitrée panoramique invite d’ailleurs à surplomber du regard la terrasse du Meditarreneo, avec ses guirlandes tendues au-dessus des tables, formant dans la nuit un dais lumineux vaguement féérique. Une fois attablé, on fait face au contraire à cette lucarne rectangulaire protubérante, caractéristique du bâtiment signé Zaha Hadid, et au néon géant dessiné pour sa façade par Maurizio Nannucci : « More Than Meets The Eyes ». On picore en entrée une polenta découpée en épais triangles tièdes et dorés, agrémentés d’éclats salés de pancetta romaine, qui stimule agréablement l’appétit. À l’intérieur, la salle évoque un grand réfectoire meublé de chaises métalliques Tolix, égayé de bananiers en pots et de néons suspendus à la verticale qui changent de couleur, passant du rose à l’orangé et au violet. La carte offre un curieux mélange de samosa végétarien, de tempura d’écrevisses et autres nachos au guacamole, tandis que les primi piatti font la part belle aux raviolonià la ricotta ou taglioni« à la joue de cochon et aux artichauts ». Pour avoir testé le bowl gourmet au saumon sur lit de riz, nous conseillons de s’en tenir aux fondamentaux de la cuisine transalpine. Pas d’audace gastronomique, donc, mais le tiramisu est généreux. Le véritable sujet brûlant, c’est le projet, dévoilé au public début février, d’un musée tourné vers le futur. Il prévoit de l’inscrire dans une nouvelle ceinture urbaine paysagée par des artistes et des agronomes, avec ateliers environnementaux et jardins potagers. Mangera-t-on un jour ici les légumes cultivés sur place ? Le chantier de ce « Grande MAXXI » sera lancé en 2023. Plus grand, plus vert, plus innovant, le musée vise non seulement la neutralité carbone, mais veut aussi devenir un centre de référence pour la conservation et la restauration de l’art contemporain Ça s’arrose, non ? Un autre Spritz, per favore !

Restaurant du MAXXI, Rome (Italie), www.mediterraneorome.it

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°753 du 1 avril 2022, avec le titre suivant : Spritz et raviolini au Mediterraneo

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