Seule institution australienne à devoir assurer son autofinancement, le Musée d’art contemporain de Sydney vient d’éviter le dépôt de bilan grâce à la caution du gouvernement de Nouvelle-Galles du Sud. Mais la politique budgétaire à l’égard du musée n’est pas modifiée pour autant.
SYDNEY (de notre correspondante) - S’il échappe au dépôt de bilan, le Musée d’art contemporain de Sydney, créé en 1991, reste dans une situation délicate. Le 6 août, le gouverneur de Nouvelle-Galles du Sud, Bob Carr, a pris une décision sans précédent : l’État va se porter caution à hauteur de 750 000 dollars australiens (environ 8 millions de francs). Un accord extraordinaire, portant sur une subvention immédiate de 500 000 dollars australiens, a été signé entre John Kaldor, président du musée, et les principaux représentants du gouvernement. Et une aide supplémentaire de 250 000 dollars sera versée à la fin de l’année. La rumeur du dépôt de bilan couronne une année noire : démissions de responsables, réduction des frais de fonctionnement, menace de licenciement de la moitié des quarante-quatre employés, colère des syndicats, division du nombre d’expositions par deux, fermeture du musée un jour par semaine...
La cause de ces malheurs est évidente : cas unique en Australie, le Musée d’art contemporain doit assurer son autofinancement. Hélas, le partenariat, la vente des billets, la boutique, la location d’œuvres et le mécénat semblent insuffisants. En mai, l’institution a annoncé un déficit d’exploitation équivalent à près de 9,3 millions de francs. Depuis, elle recherche désespérément un partenaire afin d’assurer son avenir, mais sans succès. En dépit de l’aide annoncée, le gouvernement de Nouvelle-Galles du Sud ne s’est toujours pas prononcé sur le financement annuel réclamé par les syndicats.
La voie choisie par le musée n’a jamais été facile, particulièrement dans un pays qui, au contraire des États-Unis, n’a pas de tradition de mécénat privé. La nomination à sa tête de l’Écossaise Elizabeth MacGregor, directrice de la Ikon Gallery à Birmingham, devrait augurer d’un avenir plus prometteur. Cette nouvelle direction et le soutien de réalisateurs comme George Miller, l’auteur de Mad Max, semblent avoir convaincu Bob Carr de se porter caution. Mais ce dernier souhaite que “le nouveau directeur ouvre le musée à un plus large public”. Bonne nouvelle : la récente exposition de Cindy Sherman et Guan Wei a connu une fréquentation exceptionnelle.
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Solvable mais pas sauvé
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°88 du 10 septembre 1999, avec le titre suivant : Solvable mais pas sauvé