Collection - Musée

Saint-Étienne : une collection en forte expansion

Le musée fête le dixième anniversaire de son nouveau bâtiment.

Par Philippe Régnier · Le Journal des Arts

Le 9 mai 1998 - 469 mots

Le Musée d’art moderne de Saint-Étienne est en quelques années devenu l’un des tous premiers de France, si ce n’est d’Europe, eu égard à la richesse de ses collections. Dix ans après l’ouverture de ses espaces dans le quartier de la Terrasse, au nord de la ville, l’institution présente de façon quasi exhaustive ses œuvres d’art de 1945 à 1995.

SAINT-ÉTIENNE. Sis dans une cité qui est longtemps restée en dehors des grands courants artistiques, le Musée d’art moderne de Saint-Étienne n’en est pas moins aujourd’hui un pôle majeur pour la création plastique de notre siècle. La décision de construire un nouveau musée au nord de la ville a été prise en 1983, dans un contexte favorable aux grands projets de ce type en Europe. Le bâtiment, dont la conception architecturale a été confiée à Didier Guichard, a été inauguré en septembre 1987. Au-delà des grandes expositions qui y ont été montées, les collections se sont développées d’une manière tout à fait exceptionnelle en l’espace de dix ans. Le musée possède, par exemple, un bel ensemble de peintures et d’objets Dada, en particulier Le Fiancé de Picabia ou Assemblage de Schwitters, auquel est venu se joindre le fonds Victor Brauner – vingt-deux peintures, une vingtaine de céramiques et plusieurs milliers de dessins – légué par sa veuve en 1986. La manifestation actuelle, répartie entre le musée et le Palais des Expo­sitions, se concentre sur l’art depuis 1945. La collection comptait déjà des œuvres des années cinquante, le plus important ensemble d’art américain conservé dans un musée français – Morris Louis, Josef Albers, Warhol, Oldenburg, Ellsworth Kelly, Flavin, Lich­tenstein, Wessel­man, Judd, LeWitt, Stella, Noland, Andre, Schnabel…–, des pièces importantes de l’Arte povera, du Néo-expressionnisme allemand, de la Figuration narrative, du Nouveau réalisme et de Supports/Surfaces. Elle s’est encore enrichie de plusieurs donations et dépôts exceptionnels qui mettent en évidence le travail de fond mené par la direction du musée : la donation Vicky Remy – quelque sept cent cinquante œuvres – a judicieusement apporté des pièces Fluxus (Ben, Filliou, Brecht, Tokako Seito…), d’Art conceptuel, de “Narrative Art” et Supports/ Surfaces. Des œuvres d’Armleder, Boetti, Brecht, Broodthaers, Brus, Dietman, Jacquet, Caniaris, Roth ou Vostell ont, entre autres, fait l’objet d’un don du couple de collectionneurs François et Ninon Robelin. L’institution bénéficie également aujourd’hui de deux dépôts exceptionnels : la collection Sonnabend et celle de la Caisse des dépôts et consignations. En définitive, l’exposition pose avec une grande acuité la question de l’agrandissement du musée. Au regard de la qualité des œuvres conservées, cette extension apparaît aujourd’hui comme une nécessité.

XXe SIÈCLE, LA COLLECTION 1945-1995, jusqu’au 1er juin, Musée d’art moderne de Saint-Étienne, La Terrasse, 42000 Saint-Étienne, tél. 04 77 79 52 52, tlj 10h-20h. Également au Palais des Expositions, 31 boulevard Jules-Janin, Saint-Étienne, tél. 04 77 38 51 10, tlj 10h-20h.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°60 du 9 mai 1998, avec le titre suivant : Saint-Étienne : une collection en forte expansion

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